Résumé :
» « La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru avec tant d’éclat que dans les années du règne de Henri second « , et c’est bien sûr le théâtre de la brillante cour des Valois que se noue et se joue la passion de la princesse de Clèves et du duc de Nemours. Passion tacite, et qui ne s’exprime longtemps que par des signes : un portrait dérobé, la couleur d’un vêtement au tournoi, la soudaine émotion d’un visage. Passion tragique, aussi, dont la mort est la conséquence imprévue.
Si La Princesse de Clèves, lors de sa parution en 1678, est le livre le plus immédiatement commenté de son époque, c’est que, sans rompre totalement avec le roman antérieur, il y introduit le souci de vraisemblance et de brièveté qui caractérise alors la nouvelle, et concilie de manière neuve narration et psychologie. Le premier roman d’analyse ? Certainement. Mais simplement, aussi, un grand roman sans romanesque. »
Autre résumé :
» « Je vais vous faire un aveu que l’on n’a jamais fait à un mari… « Sincère, tourmentée, la princesse de Clèves ne parvient plus à taire ses sentiments. Elle brûle d’amour depuis trop longtemps pour le duc de Nemours, l’un des plus beaux fleurons de la cour d’Henri II. Son désir est ardent ! Désespéré ! Mais elle a juré fidélité à son époux, le prince de Clèves. Elle aspire au bonheur et ne peut brader sa vertu. Elle veut aimer sans trahir… Cruel dilemme ! Faut-il donc renoncer au monde ? Faire ainsi le malheur d’un mari et d’un amant ? La mort est-elle préférable aux affres de l’amour ? Du mariage au déchirement, de la pudeur au sacrifice… Madame de La Fayette exprime jusque dans ses plus impudiques silences la langue subtile de la passion. »
Mon avis :
Depuis quelques temps je me suis dit qu’il fallait que je lise plus de classique. Celui-ci s’est imposé à moi comme LA référence de tout mes professeurs de Français depuis la 6eme, sans que jamais je n’ai eu l’envie de m’y plonger plus que cela.
Nous découvrons une nouvelle venue à la Cour des Valois, sous le règne d’Henri second, en la personne de Mademoiselle de Chartre, jeune fille blonde au teint d’albâtre, qui attire les regards et les convoitises des hommes autant que des femmes.
Monsieur de Clèves, est le seul à oser la demander en mariage. Sur les conseils avisés de sa mère, elle accepte afin de voir sa réputation s’embellir de raison, malgré qu’elle n’éprouve qu’une sympathie teintée de respect, pour cet homme.
J’ai énormément apprécié ce dernier, ressentant une envie de le préserver des affres de l’amour, de le protéger et de lui donner ce que Madame de Clèves lui refuse. ( oui, j’ai succombé à son charme si doux !!! )
Bientôt Monsieur de Nemours, provoque en elle un profond bouleversement. Celui-ci est attiré par Madame de Clèves, et c’est pour moi le personnage le plus ambiguë de la nouvelle, puisqu’il ne cessera de la courtiser, alors qu’elle est mariée, ayant surtout une renommée de coureur de jupons, entretenant de nombreuses liaisons. Malgré tout, nous sentons de véritables sentiments poindre dans son cœur, mais aucunes réponses concrètes ne sera apportée, ci ce n’est ces actes, qui dans un monde où les apparences sont de mises peuvent jouer contre lui, et contre nous.
La fin de l’histoire est tragique, mais comment un triangle amoureux peut avoir une issue autre ? Je trouve qu’elle convient parfaitement à l’univers instauré par l’auteur, aux profils des personnages, et au contexte historique et sociale de l’époque, qui est un aspect que l’on ne peut occulter.
L’écriture est tout en douceur, les longs apartés concernant les sentiments, et les tourments intérieur des personnages, notamment de Madame de Clèves, sont d’une sincérités envoûtantes, et donnent un accès de passion violente, que l’on n’a pas autrement dans la nouvelle. On se surprends à se mettre à la place de cette femme, se demandant quel choix nous aurions fais.
En ce qui concerne la partie »Introduction », celle-ci est particulièrement bien rédigée et accessible. Indispensable afin de mieux appréhender la lecture, elle nous restitue le contexte historique et littéraire.
Elle nous apprends que Madame de Lafayette fait partie du mouvement littéraire des Précieuses, femmes écrivains qui veulent être considérées autrement, aimant l’amour courtois mais n’appréciant pas ses travers, tels que la jalousie, ou l’inconstance.
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Points positifs : l’introduction, l’écriture de Madame de Lafayette, tout en lenteur piquée de folie passionnelle, l’ambiguïté du personnage de monsieur de Nemours, la jalousie légitime de monsieur de Clèves, et la folle passion de madame de Clèves, qui incarne ici un mythe de femme.
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Points négatifs : la profusion de personnages de la Cour, que l’on nous nomme dans la 1ere partie, avec leurs qualités et leurs fonctions, que l’on oublie au fil de la nouvelle, de plus je trouve que ce n’est pas gênant en soi dans la lecture, de ne pas les connaître étant donné qu’ils ne sont que des témoins de l’histoire.
Extraits :
» Les femmes jugent d’ordinaire de la passion qu’on a pour elles, continua-t-il, par le soin qu’on prend de leur plaire et de les chercher ; mais ce n’est pas une chose difficile, pour peu qu’elles soient aimables ; ce qui est difficile, c’est de ne s’abandonner pas au plaisir de les suivre ; c’est de les éviter, par la peur de laisser paraître au public, et quasi à elles-mêmes, les sentiments que l’on a pour elles. Et ce qui marque encore mieux un véritable attachement, c’est de devenir entièrement opposé à ce que l’on était, et de n’avoir plus d’ambition, ni de plaisirs, après avoir été toute sa vie occupé de l’un et de l’autre. » ( p. 111 ) ( pour moi, ce paragraphe résume le livre )
» Elle ne se flatta plus de l’espérance de ne le pas aimer ; elle songea seulement à ne lui en donner jamais aucune marque. » ( p. 112 )
» Je n’ose vous parler, je n’ose même vous regarder : je ne vous approche qu’en tremblant. » ( p. 171 )
» C’est pourtant pour cet homme, que j’ai cru si différent du reste des hommes, que je me trouve comme les autres femmes, étant si éloignée de leur ressembler. » ( p. 184 )
» Je vous adore, je vous hais, je vous offense, je vous demande pardon, je vous admire, j’ai honte de vous admirer. » ( p 199 )
L’auteur :
Naissance à Paris, le 18 mars 1634, de Marie-Madeleine Pioche de La Vergne qui deviendra Madame de La Fayette.
En 1650, suite à la mort de son père, sa mère se remarie avec le chevalier Renaud de Sévigné, l’oncle de la Marquise de Sévigné. Celle-ci devient l’amie intime de Marie-Madeleine.
A 21 ans, elle épouse à Paris, le comte François de La Fayette, officier en retraite de 38 ans, et qui est veuf, d’une grande noblesse, mais sans argent. Ce mariage de raison, arrangé par sa mère, vaut à Marie-Madeleine une vie sans passion mais sans tragédie. Les époux adopteront un mode de vie qui les satisfaisant tous les deux : elle fréquentera les salons parisiens, tandis que le comte restera sur ses terres d’Auvergne.
Mme de La Fayette, parallèlement à sa vie de famille, puisqu’elle à deux fils, connaît une certaine renommée dans les milieux mondains. Elle se lie d’amitié avec Henriette d’Angleterre, la future duchesse d’Orléans. Elle côtoie Segrais, un poète qui entrera à l’Académie française en 1662.
Au mariage de son amie Henriette d’Angleterre avec Philippe d’Orléans ( Monsieur, frère du roi), elle accède au cercle des intimes du Palais Royal. Cette situation privilégiée lui permet d’observer les galanteries de la cour, qu’elle transposera ensuite dans ses écrits.
En 1662, publication de La Princesse de Montpensier, sous le nom de Segrais, puis vient en 1678, La Princesse de Clèves.
En1689, Madame de La Fayette compose la Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689. Cet ouvrage sera publié après sa mort.
Malade, Madame de La Fayette meurt le 26 mai 1693, « avec une piété admirable » comme l’écrit Racine.
Je n’ai pas forcément aimer ce classique. Déjà, je me suis totalement perdue dans les personnages, il a fallu que je relise deux fois le début pour bien tous les situer et ne pas les confondre !
Et ensuite, je n’ai pas forcément réussi à entrer dans l’histoire. J’ai trouvé les personnages un peu trop superficiels par moment et les codes amoureux que Madame de La Fayette développe dans son roman sont plus ceux de son siècle, à savoir ceux du XVIIème que ceux du XVIème.
Il est vrai que niveau personnages, cette nouvelle en a en stock. J’ai pris des notes, puis j’ai relu la première partie afin de m’immerger dans le contexte. Mais une fois cette première partie achevée, je suis rentrée assez facilement dans l’histoire. Les violentes passions qui secouent La Princesse de Clèves, me tenaient en haleine, et je me suis plus d’une fois mise à sa place. Pour moi, les personnages ne sont là que pour donner des exemples de ce que l’amour peut faire sur une personne, et ainsi l’aider dans son comportement. Et non comme des protagonistes essentiels.
Certes, le jeu amoureux n’est plus le même, mais j’ai trouvé que le triangle »Mr de Clèves, Nemours, Madame de Clèves » avait un côté moderne, dans la difficulté du choix à faire.
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