Résumé :
» 1946, alors que les Britanniques soignent les blessures de guerre, Juilet Ashton, écrivain en manque d’inspiration, entreprend une correspondance avec les membres attachants d’un cercle de Guernesey. De confidences en confidences, la page d’un nouveau roman vient de s’ouvrir pour la jeune femme, peut-être aussi celle d’une nouvelle vie… »
Mon avis :
Cela fait longtemps que le titre de ce livre m’avait attiré l’œil, mais je n’avais jamais osée franchir le pas en l’achetant et encore moins en le lisant. Cela aurait été une erreur, car j’ai vraiment aimée cette lecture toute en douceur !
Nous sommes en 1946, nous rencontrons Juliet Ashton, le personnage principal, romancière anglaise d’une trentaine d’années, qui a écrit pendant la guerre une chronique »Izzy Bickerstaff s’en va-t-en guerre », dans un célèbre journal.
Malheureusement, Juliet n’a plus d’inspiration pour un autre livre. Bientôt une lettre d’un habitant de l’île de Guernesey, Dawsey Adams, qui après avoir retrouvé un exemplaire d’un livre de l’auteur Charles Lamb, appartenant à Juliet, lui demande si une librairie londonienne serait à même de lui trouver d’autres titres de l’auteur.
Petit à petit, Juliet découvre l’existence du Cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey, ainsi que ses habitants que ce Cercle a aider à passer les heures les plus noires de la guerre.
Juliet essai au travers des lettres de glaner des informations sur le quotidien de ces insulaires pendant l’Occupation, afin d’en faire un livre. Mais la tâche est ardue, et elle va bientôt avoir envie de quitter Londres pour la paisible et bucolique île Anglo-Normande.
Le point central du livre est donc Juliet, qui effectue des recherches sur l’Occupation des insulaires. Avec elle est développé le monde de l’édition et de la littérature de l’époque ( pendant et après guerre ). Son meilleur ami Sidney est également son éditeur, ce qui favorise ce point de vu. Il y a également quelques références littéraires tels que les sœurs Brontë ou Jane Austen ! Bien que je pensais qu’il y aurait plus de conversation sur la littérature en tant que tel et de références, le monde littéraire est une façon d’entrer en matière et de comprendre au moyen des livres, la personnalité des habitants de l’île et leur ressenti face à l’état d’Occupation. Le Cercle leur a permis de garder un lien humain pendant la guerre, de rester soudés aux heures les plus noires.
Ce que j’ai appréciée dans ce récit est qu’il y a l’interversion de personne réprouvant complètement le Cercle et ses membres. La figure du personnage Allemands est également plus floue. Les points de vu sont donc tous présents, ce qui fournis un texte complet.
Les personnages secondaires sont nombreux, mais ils ont tous une personnalité et un caractère bien à eux, ce qui les dissocie et nous permet de trouver une figure à laquelle s’attacher, peut-être plus qu’aux autres. Il y a Isola, la bergère atypique et loufoque, Dawsey le réservé, Kit la petite fille tendre, ou encore Elizabeth la figure de disparue.
Chacun apporte un récit, une émotion, son intimité et son vécu bien à lui de l’Occupation. Les personnages nous apparaissent alors sous des jours nouveaux, ils se laissent ainsi devinés par leur récit de guerre.
En ce qui concerne la fin, je l’ai trouvée juste. Je ne m’imaginais pas quelque chose de complètement bouleversant, étant donné que la douceur prédomine la lecture de ce roman, même si le contexte est grave, car c’est la fin de la guerre, et que les habitants de l’île comme les autres doivent réapprendre à vivre. Elle arrive a point nommée, bien que je m’en sois doutée depuis un bon moment, nous laissant sur une note de confiance quand à l’avenir de nos personnages. On referme le livre sereins, sachant que nos héros sauront prendre soin les uns des autres…
Le format épistolaire est un très bon choix, selon moi, car les insulaires racontent eux-même leur expérience de la guerre, en utilisant la première personne, on entre vraiment dans leur cœur, et cela est d’autant plus émouvant. Les mots utilisés collent parfaitement à chaque personnalité, la lecture est rythmé car les personnages sont doué d’humour, et que l’on passe d’un personnalité à une autre, d’une histoire à une autre.
Ce roman est loin d’être larmoyant, même si il est émouvant, on se laisse porter par les lettres, d’une à l’autre nous voguons entre les habitants de Guernesey où chacun apporte sa pierre à l’édifice dans l’histoire de l’Occupation. De plus, même si certaines choses sont romancé, j’ai beaucoup appris sur l’île de Guernsey, et la situation de ses habitants pendant l’Occupation.
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Points positifs : la petite Kit qui est adorable et pas toujours gentille avec les gens, le contexte traitée avec humour et philosophie, la douceur de Juliet, chaque personnages est importants et apporte sa pierre à l’édifice de l’histoire, tous les points de vus sont présents
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Points négatifs : pas assez de référence littéraire et de discussion sur la littérature à proprement parlée, une fin peut-être prévisible ( c’est vraiment pour trouver un petit quelque chose à redire ) parce que, comme je l’ai dit, je ne vois pas d’autre fin
Extrait :
» Et, quand je suis en haut des falaises et que je regarde la mer, je ne vois pas les affreux bunkers en ciment et la terre nue, sans arbres, dans mon dos. Ils n’ont pas réussi à saccager la mer.
Cet été, les ajoncs recommenceront à pousser autour des fortifications, et d’ici à l’année prochaine, les vignes vierges les recouvriront peut-être. Je l’espère. J’ai beau détourner le regard, je n’arriverai jamais à oublier comment elles sont arrivées là.
Ce sont les travailleurs de l’organisation Todt qui les ont construites. Vous avez sans doute entendu parler de ces prisonniers que les Allemands traitaient comme des esclaves, dans les camps du continent ; mais saviez vous qu’Hitler en avait envoyé seize mille dans les îles Anglo-Normandes ?
Il nourrissait le rêve fanatique de les fortifier afin que l’Angleterre ne puisse jamais les lui reprendre ! Ses généraux appelaient cela sa « fièvre des îles « . » ( p. 166 – 167 )
Les auteurs :
Mary-Ann Sheffer est née en 1934 en Virginie-Occidentale. C’est lors d’un séjour à Londres, en 1976, qu’elle commence à s’intéresser à Guernesey. Sur un coup de tête, elle prends l’avion pour gagner cette petite île oublier où elle reste coincée à cause d’un épais brouillard. Elle se plonge alors dans un ouvrage sur Jersey qu’elle dévore : ainsi naît sa fascination pour les îles Anglo-Normandes. »Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » est son unique roman, écrit en collaboration avec sa nièce, Annie Barrows, elle-même auteur de livres pour enfants.
Mary-Ann Sheffer est décédée en février 2008, peu de temps après avoir appris que son livre allait être publié et traduits en plusieurs langues.
J’ai adoré ce livre… Il est vraiment tout en nuances, notamment concernant les Allemands. Profondément humain et humaniste. Un grand livre.
Les nuances en effet, sont très interessantes, car c’est la difficulté de ce genre de texte. Ce livre nous fait réfléchir, et nous enseigne des valeurs importantes.
Ce livre fut une véritable révélation pour moi ! Je l’avais remarqué il y a longtemps mais, tout comme toi, j’ai longtemps hésité avant de me le procurer… Et j’ai bien fait de sauter le pas ! Ta chronique lui rend tout à fait justice, bravo !
Bisous 🙂
PS : Veux-tu me lire du Stephen King, oui ! En vrac, je te conseillerais : La petite fille qui aimait Tom Gordon, Cujo, Misery, Bazar, Dôme. Tu as l’embarras du choix 😛
Je suis heureuse de l’avoir découvert également. Je pense que c’est le titre qui m’a longtemps freinée.
Je suis contente que tu aimes ma critique, merci du compliment =)
PS : Merci beaucoup pour les titres, je vais m’en procurer un dans peu de temps, je pense =)
J’ai adoré ce livre. cela a été un vrai coup de cœur. Contente que tu es aimé. =)
Ce fut une très belle découverte, étant donnée que j’avais un peu peur du contenu au début =)
Je n’en entends que du bien, il faudra que je le tente ^^
Oui tente le, c’est vraiment un très bon livre =)
Franchement, vas y Clairdelune. C’est une super lecture.
Oh oui, la fin est vraiment très prévisible ! 😀 Mais, bizarrement, je n’y ai pas pensé une seule seconde pendant ma lecture. C’est une fois que j’ai eu refermé le livre que je me suis dit : mais oui, bien sûr, c’était super prévisible. ^^
En tous cas, j’ai eu vraiment un coup de coeur pour ce roman, je l’ai vraiment aimé. Je ne pensais pas aimer, j’étais un peu dubitative en commençant. Et finalement, j’ai adoré : j’ai trouvé cette histoire vraiment très sympa, originale aussi, truffée d’humour…avec une pointe de gravité, aussi, mais qui donne une certaine dimension au livre, une touche de sérieux qui contrebalance le côté humoristique.
En tous cas, ça a été une super lecture.
Il est vrai qu’elle est dans la continuité du roman, alors ça passe tout seul =) Je suis d’accord, c’est vraiment un livre à part, car comme tu le dis, malgré la gravité de la situation, il y a une douceur, une sérénité tout le long qui nous fait gagner en maturité, je trouve. Le tout est très bien amené, écrit avec douceur, et sérieux.
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