Mardi soir, en allant à mes cours, j’ai entendu à la radio que dans ma ville il y avait une conférence de novembre à janvier sur le livre numérique, par rapport à ses lecteurs, auteurs et éditeurs. Ni une, ni deux, je décide d’y aller !
J’ai malheureusement manquée la semaine dernière une conférence sur les liseuses, moi qui voudrait investir dans ce nouveau mode de lecture, c’est dommage, mais cela ne m’a pas freinée pour autant !
En sortant de cours, je prends donc le bus et me rends dans la médiathèque où était organisée la conférence, et là, ô surprise, un apéritif nous attendais !
Après avoir dégustée quelques délicieux petits macarons, nous entrons dans une salle pour enfin entendre la conférence tant attendue. Nous ne sommes qu’une petite vingtaine, mais l’impatience se fait sentir, même sur le coup des 21 heures.
Le maître de conférence présente les invités, et le programme bien alléchant. Nous sommes donc en présence de Jean-Christophe Lopez, co-éditeur des éditions 6 pieds sous terre, et des éditions Altercomics, à l’origine d’un logiciel de production de livres numériques ( ebook-lr ). Ainsi que l’un de ses auteurs, Gilles Rochier, qui a publié l’album »Ta mère la pute », prix Révélation du dernier festival de la bande dessiné d’Angoulème.
Le premier grand thème de la soirée est le position des auteurs et éditeurs, par rapport au livre numérique. Le constat est que certains auteurs souhaitent n’être publié uniquement en papier, ou seulement en numérique. Dans ce cas là, avec l’avènement d’internet, est-ce que finalement les éditeurs seront encore utiles aux auteurs ? Ces derniers grâce à de nombreux sites, peuvent s’autoéditer ( à l’image de E. L. James auteur du controversé »Fifty Shades of Grey » ). L’avis de Gilles Rochier sur ce point : est que pour lui, un éditeur est une sorte de »père », il a son mot à dire sur le texte et apporte une touche commerciale à la conception artistique : ce que les gens attendent, par exemple. Selon, Jean-Christophe Lopez les auteurs aiment avoir des retours sur une première lecture de leur production. Et toujours selon lui, vivre aujourd’hui uniquement de l’édition de son livre en numérique est encore difficile. L’obstacle pour Jean-Christophe est l’ambiguïté qu’il peut y avoir à ne plus savoir de quelle édition provient le livre que l’on achète en numérique : car pour certains lecteurs, la maison d’édition est représentatrice d’une ligne éditoriale, ce qui constitue un point de repère.
Autre problèmes pour les éditeurs : ils ont un droit de publication en numérique, mais ne savent comment réellement l’exploiter aux maximum de ses capacités. Car il n’y a pas de contrat de droit d’auteur a proprement parlé sur se sujet, cela rentre désormais dans ce que l’on nomme »les droits dérivés ». Gilles Rochier ne doute pas qu’il faut faire confiance aux éditeurs et que dans peu de temps, nous verrons apparaître un contrat plus aboutit. Notamment sur les auteurs de littérature graphique, qui diffère dans cette production des auteurs de romans, mais pour lui, cela fait partis des »nouvelles responsabilités de l’auteur ».
Et enfin, l’autre thème de cette conférence est ce nouvel attrait pour le numérique : le prix est désormais un atout majeur ! Mais que fait-on de la loi des 70 ans après la mort d’un auteur, où ces œuvres tombent dans le domaine public ? En numérique, le livre sera toujours accessible, contrairement à certaines versions épuisées en papier. Cela arrange certains auteurs, qui voient oubliés leur livres de jeunesses plus ou moins ratés, ce que le numérique rends impossible. Cela pose la question du patrimoine.
Mais également une nouvelle vision de la littérature, le numérique apporte avec lui de nouvelles pratiques de commercialisation du livre : les agents littéraires virtuels.
Certains sites comme : »piluke.com », voit la possibilité a l’auteur de proposer son livre, au lecteur de lire gratuitement et d’évaluer des écrits, et enfin cela permet à l’éditeur de trouver de nouveaux écrits à publier suivants les avis des internautes.
Cela rejoint le fonctionnement de »bibliocratie.com », qui voit le livre édité si il y a un nombre de souscription assez importantes.
Il y a notamment le site »vampireactif.com » où les éditeurs cherchent des auteurs, qui ont une écriture différente et atypiques.
Mais cela pose le soucis de la crédibilité de l’auteur : tout le monde peut écrire, et donc être publier devient facile. Le plus souvent ce procédé est fastidieux, les auteurs ne savent pas bien où envoyer leur écrits, dans quels maisons d’éditions. Dans la plupart des cas cela s’apparente à un fantasme, qui devient réalité avec ces nouvelles pratiques.
C’est avec le temps que nous verront si l’avènement du numérique est bénéfique à toute la communauté livresque : tant aux lecteurs, qu’aux auteurs et aux éditeurs.
Rendez-vous le 31 janvier : pour une conférence sur les blogs littéraires, qui sont une nouvelle forme d’écriture critique.
Très intéressant comme conférence, il me semble. Chanceuse! Je dois dire que j’aimerais moi aussi avoir une liseuse,mais ça me fait aussi peur, car j’aime le papier, le toucher du beau papier neuf, et je ne voudrais pas que les livres papiers disparaissent, mais le monde évolue.
Je suis vraiment contente d’y être allée : j’ai appris énormément de choses que je ne soupçonnais pas ! Je suis tout à fait d’accord avec toi, rien ne peut remplacer le toucher du papier, mais comme tu le dis le monde évolue, et je t’avouerai que les prix de certains livres en numériques sont attractifs. Pour moi, une liseuse sera principalement pour une diversité de genre, accessibles par le prix.
Une conférence qui devait être vraiment passionnante ! tu as très bien fait d’y aller 😀 celle du 31 janvier m’intéresse également particulièrement ^^ J’ai eu une liseuse comme cadeau d’anniversaire l’année passée, et je dois dire que je ne m’en sers pas aussi régulièrement que je le pensais. Mais c’est un excellent moyen de (re)découvrir les classiques, qui sont pour la plupart libres de droits. Mais… Je crois que je n’ai jamais acheté autant de livres papiers, même avec une liseuse ^^ Je ne pense pas que livre papier et livre numérique soient exclusifs l’un de l’autre, mais davantage complémentaires…. Enfin, à voir !
Je ferais un petit résumé également pour celle du 31 =) Il est vrai que pour les classiques, la liseuse est pratique, moi, c’est le prix de certains livres qui me tente dans ce système. Je te rejoins sur la complémentarité des deux, le prix peut-être attirant, mais le papier restera toujours… Merci en tout cas de ton avis =)
Intéressant ! Merci d’avoir retranscrit le contenu de cette conférence, j’ai appris pas mal de choses 🙂
Est-ce que c’est indiscret de te demander où est-ce que ces conférences ont lieu ? Sait-on jamais, des fois que ce soit dans une ville pas trop loin de chez moi … 🙂
Je voulais partager ce que j’ai appris, car c’est un sujet d’actualité qui nous touche nous aussi, lecteurs. Je suis contente que cela t’es plut =) Les conférences ont lieu à Poitiers, dans le 86. Je doute que tu connaisses… Merci de ton passage ici !
J’ai demandé une liseuse pour Noël car j’ai envie de tenter ce mode de lecture… 🙂
Curieuse de découvrir ton compte rendu de la conférence du 31 janvier!!!
Bisous
PS: Concours sur mon blog!!! 😉
Quel modèle à tu choisi ? J’avouerai que j’ai craquée également, pour la Kobo glo, car certains livres ne sortent qu’en numérique, le prix des romans est très attirant…
J’ai très hâte d’y être moi aussi, car c’est un sujet qui nous touche particulièrement.
Bisous ! PS : je vais aller voir cela !