Uglies tome 1 de Scott Westerfeld :

Titre VO / VF : Uglies

Auteur : Scott Westerfeld

Traduit de l’anglais américain, par Guillaume Fournier.

Edition Pocket Jeunesse, 2007.

Genre : Science-fiction, Dystopie, Jeunesse

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 » Il n’existe pas de beauté frappante qui ne possède quelque étrangeté de proportion.  » Francis Bacon

Résumé :

 » Dans le monde de l’extrême beauté, les gens normaux sont en danger. Tally, aura bientôt 16 ans. Comme toutes les filles de son âge, elle s’apprête à subir l’opération chirurgicale de passage pour quitter le monde des Uglies et intégrer la caste des Pretties. Dans ce futur paradis promis par les Autorités, Tally n’aura plus qu’une préoccupation, s’amuser… Mais la veille de son anniversaire, Tally se fait une nouvelle amie qui l’entraîne dans le monde des rebelles. Là-bas, elle découvre que la beauté parfaite et le bonheur absolu cachent plus qu’un secret d’État : une manipulation. Que va-t-elle choisir ? Devenir rebelle et rester laide à vie, ou succomber à la perfection ?  »

Mon avis :

Suite à l’avis plus que positif de ma Bouchon adorée, j’ai eu envie de me lancer, moi aussi, dans cette saga, d’autant plus que j’ai tous les tomes dans ma PAL depuis une éternité !

Nous rencontrons tout d’abord Tally, Uglie, qui est une jeune fille de 16 ans, comme nous, avec des défauts, et qui attends impatiemment de devenir Pretty, comme son ami Peris, afin d’être parfaite et de pouvoir vivre innocemment en ne ce préoccupant que des fêtes les plus luxueuses, dans la ville de New Pretty Town. Mais lorsqu’elle rencontre Shay, son destin tout tracé va être remis en cause, et ce sera le monde entier et la conception fausse de ce qu’elle imaginais, qui va être bouleversée…

Le monde de Tally se situe dans un futur plus que probable, puisque leur passé est ce que nous sommes aujourd’hui : nommés Les Rouillés, les humains d’antan se tuaient pour leur couleur de peau, les  »beaux » étaient plus intégrés dans la société, ce qui créait des conflits, et la pollution a finit par les éradiquer. Il ne reste d’eux que La Ville Rouillée, une partie de ce passé laissée à l’abandon, en guise d’exemple à ne pas reproduire pour les générations futurs.  » Raser, c’était ce que les Rouillés avaient infligés aux forêts d’autrefois : abattre chaque arbre, tuer chaque pousse, transformer des régions entières en pâturages. Des forêts tropicales avaient disparu ainsi, anéantissant des millions d’espèces interdépendantes au profit de troupeaux de vaches, troquant un vaste écosystème contre de futurs hamburgers. » ( p. 244 ) J’ai beaucoup appréciée ce bond dans le temps, nous faisant prendre conscience plus concrètement de nos fautes, et de notre manière de vivre, avec l’aperçu de ce que nous pourrions probablement devenirs, si nous ne changeons pas.

Le message est fort, passe bien, car véhiculé par des adolescents cherchant leur identité, ce battant contre leur société, et les carcans qui les étreignent depuis leur enfance.

En effet, Tally et tous les Uglies, pensent qu’en atteignant l’âge de 16 ans, leur vie va changer et devenir parfaite, à l’image de leur physique, mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que cette transformation cache plus d’un secret d’état. Cette opération est ici traitée, comme le fait de prendre le plus banal et de le placer en tout le monde, afin d’éviter que les gens ne soient trop différents et n’en viennent à s’exterminer, ou bien afin que certaines maladies, telle que l’anorexie, n’existent plus. Certes, mais certains problèmes se posent, si l’on est tous pareils, quels seront nos différences, notre propre personnalité, est-ce que même notre façon de penser sera la même. Beaucoup de ses questions viennent en échos à notre société, où une norme de beauté est érigée, où la différence peut-être aussi bien un fardeau. Est-ce que finalement, créer une population parfaite, et pareil, serait un service à l’humanité, ou bien est-ce que cela tuerai jusqu’à l’essence même de l’humain ?…

Outre le thème de l’écologie, et de la beauté parfaite, celui de la différence de culture, est également un fil rouge tout le long du roman. En effet Tally se confronte au choix de comment vivre sa vie : comme elle l’entends, ou comme on le lui a toujours appris ? Choix cornélien, entre total inconnu, ou rester dans les œillères de son enfance. Beaucoup d’adolescents se retrouvent souvent à se mesurer entre ses deux pôles, le monde change, les cultures viennent à nous, et nous voguons vers elle plus librement qu’autrefois, mais on ne peut empêcher les us et coutumes de son enfance de refaire surface. C’est un message de tolérance et de partage que nous offre l’auteur, à travers une dystopie plus que réaliste. Nous voyons Tally refuser, hésiter, se lancer, essayer : c’est cela la vie, tenter des actions, et même si l’on tombe, se relever, pour continuer son chemin, plus fort. Scott Westerfeld à travers le personnage de Tally, nous offre un exemple de courage féminin, de puissance, et de prise de pouvoir. Si l’on veut une vie, quelle qu’elle soit, il faut se la forger soi-même…

Les personnages portent très bien l’intrigue : des adolescents partant en quette de leur identité, afin de faire passer un message écologique et humain.

Tally est au début de l’histoire, une jeune fille qui rêve de devenir Pretty, pour retrouver ses amis, et être enfin parfaite, comme tout le monde. Elle est enchaînée à ce qu’on lui a inculquée depuis enfant, à savoir que la destinée de chacun est de devenir beau. Le monde est ainsi, point. Mais lorsque Shay débarque dans sa vie, et lui apprends que tout peut en être autrement, le choix d’une vie autre est tout bonnement impossible aux yeux de Tally.

Au fil de l’intrigue, elle évolue, et découvre que bien des secrets sont cachés à la population. Au fil de ses rencontres elle apprends et fais ses choix par elle-même. Une grande force se dégage de ce personnage à la fin du roman : l’évolution d’une adolescente, qui s’est enfin trouvée.

Les autres personnages explorent également un nouveau monde, une nouvelle façon de vivre : chacun a ses réactions propres, et cela donne une réalité supplémentaire à l’intrigue. Ils contrastent avec les moutons parfaits de New Pretty Town.

En ce qui concerne le style de l’auteur, ce dernier insère une certaine naïveté dans la narration à la troisième personne, elle est parfaitement adaptée au personnage de Tally, qui découvre que les œillères placées par le gouvernent sur la population, cachent en vérité plus d’un secret d’état. Nous voyons à travers l’écriture, l’évolution du personnage : de petite fille naïve, se cherchant, elle se confronte à elle-même, se découvre plus forte, et fais ses armes seule. Elle grandit, et nous la quittons prête à assumer ses choix. L’intrigue devient plus rapide, à mesure de son évolution, les phrases sont plus directes, les mots utilisés sans plus tourner autour du pot, comme au début.

Pour conclure, un roman sur fond de fantastique, qui ravira tous les amateurs du genres, et où les adolescents trouveront une soupape à leur propre quette d’identité. Un roman, qui par la métaphore du fantastique, donne un écho aux problèmes de l’environnement, et qui nous fait prendre conscience qu’il nous faut changer de manière de vivre, mais également notre façon de penser.

  • Points positifs : les thèmes développés tels que l’avenir de l’humanité et les conséquences désastreuses de la pollution, l’écriture simple et fluide contrastant avec la froideur de ce qui est dit

  • Point négatif : un début parfois un peu lent

L’auteur :

Scott Westerfeld est compositeur de musique électronique pour la scène, concepteur multimédia, et critique littéraire.

Auteur de 5 romans de SF pour adulte, dont L’I.A. et son double ( paru en France ), et le space opera en deux parties paru chez Pocket ; Les légions immortelles et Le secret de l’Empire.

Il écrit également pour les jeunes adultes : la présente série, qui reçu le Grand Prix de l’imaginaire 2008, catégorie jeunesse, ainsi que Midnighters et Peeps, roman sur les vampires.

Petits plus : Allez découvrir l’avis de Bouchon !!!

14 réflexions sur “Uglies tome 1 de Scott Westerfeld :

  1. J’aime beaucoup ta chronique choupette, je m’y retrouve entièrement ! J’espère que tu continueras cette trilogie, la suite est également très bien 🙂 Les thèmes abordés m’ont beaucoup plu, et la superficialité que l’on peut tout d’abord redouter n’est que factice. Je suis ravie de te l’avoir fait découvrir !

    • Je devrais d’ailleurs commencer Pretties dans la semaine =) Je pense en effet que la naïveté va laisser place à une certaine force de la part de Tally. Je suis ravie de l’avoir sortie de ma PAL, grâce à toi ma belle =)

    • J’espère vraiment qu’il te plaira =) L’écriture ressent vraiment l’intrigue, les personnages sont très présentes, et non caricaturaux, les thèmes sont réalistes et viennent en écho à notre actualité ! En bref, que du bon =)

  2. Déjà que j’étais très tentée par cette saga, ton avis me donne encore plus envie de la commencer très vite… Les thèmes abordés ont l’air d’être vraiment très intéressants et les récits dystopiques sont un excellent moyen de dénoncer certaines vérités et de délivrer des messages forts… En tout cas ta chronique est très bien écrite et me donne vraiment envie de me plonger dans cette histoire ! (ce que je compte faire très prochainement…)

    • C’était mon premier récit dystopique, et je ne compte pas m’arrêter là ! Il est vrai que c’est un bon moyen, par des exemples concrets, de pouvoir dénoncer certaines choses. Nous sommes peut-être plus à l’écoute, car ces soucis sont pour les personnages leur vie à part entière. Merci beaucoup, je suis ravie de te donner envie de le lire =) Craque !!!

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