» Depuis que Charlie n’est plus là, la vie de Boris, Elie et Maxime a volé en éclats. Ces trois hommes que tout sépare avaient pour Charlie un amour singulier. Elle était leur sœur, la femme de leur vie ou leur pote, c’était selon. Sauf que Charlie est morte et que ça, ni Boris, homme d’affaires accompli, ni Elie, scénariste noctambule et ni Maxime, 20 ans toujours dans les jupes de maman, ne savent comment y faire face. Mais parce qu’elle le leur avait demandé, ils décident sur un coup de tête de faire ce voyage ensemble, direction la Corse et cette maison que Charlie aimait tant. Seulement voilà, 900 kilomètres coincés dans une voiture quand on a pour seul point commun un attachement pour la même femme, c’est long… Boris, Elie et Maxime, trois hommes, trois générations, zéro affinité sur le papier, mais à l’arrivée, la certitude que Charlie a changé leur vie pour toujours. »
Distribution Stone Angels
Box office France : 333 636 entrées
4 prix et 7 récompenses
L’idée de base de »Comme des frères » est née de la propre vie du réalisateur, Hugo Gélin : « Il se trouve que j’ai deux amis très proches, l’un de 20 ans et l’autre de 40, alors que j’en ai un peu plus de trente. J’ai réalisé que je n’avais jamais vu cet angle-là au cinéma. Les trois quarts des films sur l’amitié mettent en scène des personnages de la même génération », raconte le cinéaste.
Mais c’est également, et surtout, un hommage à un certain Jocelyn, ami d’Hugo Gélin, décédé à l’âge de 30 ans.
L’histoire d’un road-movie :
Le thème du road-movie est certes fréquent en cinéma, mais ce qui l’est moins, c’est le fait d’avoir des personnages qui ne sont pas du même âge, et incarnent des stades de vies différents. Cela sert en effet parfaitement le récit, puisque chacun avait une manière bien précise d’aimer Charlie, une relation particulière avec elle. L’un d’eux l’a aimée passionnément, l’autre comme un frère et enfin le dernier, comme l’on aime sa baby-sitter blonde, et que l’on sait forcément qu’on ne l’aura jamais, mais qui incarne la fille parfaite.
Ils sont donc tous les trois différents, le premier est un poète et se cache derrière sa fragilité qui est sa manière d’incarner sa force. L’autre, est finalement fort et avance sans cesse, tandis que le dernier, vacille entre gaîté de l’innocence et gravité de l’apprentissage de la vie.
Le thème du road-movie est dans le film, dans l’histoire, le prétexte au développement de chaque personnage, seul, mais à trois, sans Charlie. Chacun vie des choses fortes, en l’absence de son amie, mais les deux autres personnages sont présents. Ils vont avancer sans elle, et réussir le douloureux passage du deuil. Cette facette est très bien représentée à la fin du film, selon moi, avec une image très forte : les trois personnages masculins sont dans la voiture décapotable, sur la route de retour, et nous voyons Charlie avec eux, l’ombre de Charlie, plus présente que jamais, signifiant qu’ils s’épauleront toujours tous les trois, que l’image de Charlie, sera présente dans leur esprit, mais qu’elle sera comme une vieille amie à qui l’on confie tout ses secrets.
Le réalisateur à voulu montrer de grands espaces dans cet aspect du road-trip, une envie de liberté que les personnages touchent du doigts dans un moment de profond retour sur eux-même et leur souvenirs.
L’histoire de souvenirs :
L’autre aspect du film, qui est intercalé pendant le road-trip, se sont les souvenirs de chacun des trois personnages par rapport à Charlie. Ainsi, le spectateur peut comprendre le pourquoi du comment de la situation actuelle, ainsi que chaque liens des personnages avec Charlie.
Les souvenirs s’enchaînent de façon à remonter le temps, jusqu’à la première rencontre de chacun avec Charlie. Nous voyons donc comment leur relations s’exprime au fil du temps, et le spectateur n’est nullement perdu, mais comprend facilement les tenants et aboutissants des différents liens des personnages entre eux, et chaque parole dans ses souvenirs à un résonance particulière pour le spectateur qui, lui, connaît l’issu tragique de l’histoire.
Pour cet aspect du film, Hugo Gélin à eu recours à un montage plus intimiste, avec l’utilisation de plan comme pris sur le vif, des regards volés, des expressions que l’on ne remarque pas d’ordinaire, mais qui reste gravé en mémoire une fois que la personne est partis. Le ressentis est très réaliste, c’est comme si l’on avait accès à l’intériorité des souvenirs des personnages, et c’est très intéressant car chacun à quelque chose à raconter et surtout chacun cache quelque chose qu’il à du mal à révéler et se révéler à lui-même.
Ce film alterne moments comiques par rapport au dur moment de deuil, et scènes plus tragiques, sur la réalité qui revient à un moment ou à un autre se rappeler à vous. Mais tout ceci est traité avec douceur, dans une ambiance qui tient beaucoup plus de l’hommage que de se laisser couler. Dans la vie, se sont aussi les personnes qui ne sont plus là qui vous font avancer. Vous êtes obligé d’avancer pour elles…
Ce film me tente beaucoup, je tiens vraiment à me le procurer. Et je dois dire que ta chronique y est pour beaucoup : tu le vantes très bien, ma très chère choupette 🙂
C’est vraiment un très bon moment de cinéma Français, une ambiance qui allie douceur et mélancolie. Le deuil est très bien humanisée par la personne de Charlie. C’est un film qui donne à réfléchir, je trouve. Merci du compliment, cela me touche beaucoup =) Bisous choupinette !