»80 notes de jaune » de Vina Jackson

Titre VO : Eighty days yellow (2012)

Titre VF : 80 notes de jaune

 

Auteurs : Vina Jackson

 

Traduit de l’anglais par Angéla Morelli.

 

Edition Milady Romantica, 2013.

 

Genre : Romance érotique

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 »La séduction est un jeu d’adultes, qui se développe quand on ne sait plus qui séduit et qui est séduit.  » (p.256)

 

 

Résumé :

 

 » Prisonnière d’une relation en demi-teinte, Summer, violoniste passionnée, trouve refuge dans la musique. Elle passe ses après-midi à interpréter Vivaldi dans le métro londonien. Quand son instrument est détruit, elle reçoit un message d’un admirateur secret. Dominik, séduisant professeur d’université, se propose de lui offrir un violon en échange d’un concert… très privé.
Dominik et Summer se jettent alors à corps perdu dans une liaison sulfureuse aussi imprévisible qu’excitante. La jolie violoniste laisse libre cours à des pulsions interdites et s’abandonne enfin à la passion, mais elle va découvrir qu’il n’y a pas de plaisir sans souffrance…  »

 

 

Mon avis :

 

Sans la rencontre des deux auteurs, lors d’un voyage en train, direction une conférence sur l’écriture érotique, rien de tout cela ne serait arrivé !

 

Le titre très évoquant, surf sur le succès de Cinquante nuances, les deux auteurs voulaient faire de cette histoire autre chose, mais les conditions commerciales, ont fait que l’éditeur à voulu donner un second souffle à leur livre par ce titre. Malgré la très ressemblance au titre sus-nommé, la comparaison s’arrête, selon moi, ici. Bien s’en faut ! Les auteurs considèrent tout de même cette petite ressemblance comme une chance, puisque  »Fifty Shades a ouvert le marché », selon eux.

 

 

 »Mais ce n’est pas nouveau ; le BDSM existe depuis longtemps, le sexe a toujours été là… C’est juste tout à coup devenu vendeur d’écrire là-dessus mais nous n’avons pas écrit sur quelque chose de nouveau. »

 

 »C’est vrai : tous les textes érotiques de l’ère victorienne sont à base de dominants, de dominés, les maîtres qui fessent les servantes… Dans le sexe, rien n’est nouveau. »

 

Certes, rien n’est nouveau dans 80 notes de jaunes, comme dans Cinquante nuances, mais la différence première du roman de Vina Jackson, est la notion dominant-soumis. En effet, quand dans certains texte le dominant est masculin, et la soumise bien évidement féminine, l’innovation majeure réside dans les personnages, ni Summer ni Dominik n’est désigné comme dominant ou soumise toute le long du roman. Les rôles s’inversent, comme dans un jeu de séduction, chacun exerce tour à tour le chat et la souris. Et c’est ce qui rend ces personnages intéressants et crédibles !

 

La note positive, qui chamboule également un peu les codes du genre, est le fait que les personnages sont matures, ont déjà eut une sexualité débridée avant de se rencontrer, ce n’est donc pas leur rendez-vous qui va les faire changer. Ils sont comme cela de par leur passé. D’ordinaire, c’est souvent la rencontre des deux protagonistes qui donne l’impact de ce changement. Ici, ce n’est nullement le cas, chacun est libre de faire ce qu’il veut.

 

De plus, ils gravitent seuls, et n’attendent pas l’autre pour faire quelque chose. Le lecteur à ainsi plusieurs angles de vues, sur leur actions sans l’autre et leur comportements lorsqu’ils se retrouvent.

 

 

80 notes de jaune, est également un roman initiatique, selon moi. Le personnage féminin, Summer, est une jeune-femme qui se cherche et va tenter de tester ces limites par des pratiques extrêmes, qu’elle n’aurait jamais pensée aimer ou réaliser. Elle sait ce qu’elle fait en toute connaissance de cause, et même si elle se dégoûte à certaine reprise, elle est toujours consciente de ce qu’elle est. Dominik est également un homme qui va faire un travail sur lui-même, tenter de comprendre ce qu’il est, par ce qu’il aime. Les personnages se posent des questions et sont sans cesse en mouvements, ils réfléchissent sur eux et sur leur vie. Le lecteur à ainsi différents points de vue, celui d’un homme et celui d’une femme, des choses similaires ne sont pas ressentis de la même façon, et c’est cette pluralité d’angles d’attaques, qui fait du roman de Vina Jackson, un roman initiatique et désarmant.

 

Désarmant par la cruauté de certaines pratiques, contés tout de même avec sensualité, qui donne une autre vision du BDSM. Le plaisir dans la douleur est une expression réductrice à ce que sont les personnages de 80 notes de jaune. Ils tentent de trouver un échappatoire, une petite mort, par d’autres moyens. Mais le but reste le même, avoir du plaisir, et aimer être dominant ou soumis, mais dans les règles de l’art.

 

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Le style des auteurs est très poétique, on sent un véritable effort de recherche dans les mots employés. Le fait que la musique classique est un poids important dans l’intrigue, aide à la propension de rêve et de poésie. Les geste gracieux de la protagonistes donne une sensualité non feinte.

 

Le livre est clairement destiné à émoustiller, mais cela va plus loin dans l’écriture, une histoire développée, des personnages réalistes, qui font que le lecteur voit une vraie histoire se construire. Les mots utilisés sont suivants les épisodes de l’histoire plus crus ou plus flous. Chaque personnages à son langage propre, suivant ses traits de caractères et cela fonde donc un récit plaisant à suivre.

 

De plus, les auteurs intercalent différents points de vu à l’histoire, un récit à la première personne pour Summer, le personnage principal, et un à la troisième personne pour Dominik, le mâle de l’intrigue. Le lecteur à donc plusieurs point de vue d’une même scène, et peut avoir les réactions des différents personnages et comprendre leur fonctionnement.

 

Pour l’un comme pour l’autre, écrire à quatre mains à été bénéfique. Comme ils l’expliquent ils se sont beaucoup surpris eux-même d’avoir pu écrire avec quelqu’un, mais cela les a contraint à ainsi produire un travail finit, et à avoir des conseils l’un de l’autre, et surtout quelqu’un sur qui compter pendant l’acte d’écriture.

 

 

En conclusion, une romance érotique parfois crue, sur les divagations d’une jeune-femme qui se cherche… Un roman novateur qui bouscule les clichés de la soumise et du dominant. A réserver à un lectorat avertis !

 

 

Les auteurs :

 

Vina Jackson est le pseudonyme de deux écrivains, qui ont travaillé pour la première fois ensemble à la rédaction de « 80 notes de jaune ». L’un d’eux est un auteur à succès, l’autre publie ses ouvrages tout en travaillant à La City.

 

11 réflexions sur “ »80 notes de jaune » de Vina Jackson

    • il est vrai que certains passages et le comportement de l’héroïne peut vraiment gêner, mais je l’ai pris du côté psychologique et initiatique du terme, donc je vais dire que cela ne m’a pas gênée plus que cela. En plus, j’en avais entendu beaucoup d’avis mitigé voir mauvais, et donc je m’en faisait une montagne mais j’ai vraiment bien appréciée ! =) Merci de ton passage !

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