»Comment j’ai mangé mon estomac » de Jacques A. Bertrand

Titre VF : Comment j’ai mangé mon estomac
Auteur : Jacques A. Bertrand
Editions Julliard, 2014.
Genre : littérature contemporaine

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 » – Sport, régime, gymnastique ?
– Jamais de la vie ! Vous voulez vraiment savoir ? Eh bien voilà, dis-je, j’ai mangé mon estomac.  »

Résumé :
 » Je n’avais jamais pu tout à fait me résoudre à considérer que mon corps m’appartenait en mains propres, si j’ose dire. L’estomac, surtout, que j’avais tendance à sous-estimer. J’étais contrarié d’avoir à le transporter toujours avec moi. Je redoutais qu’il finisse par prendre trop de place dans ma vie. J’avais été alarmé le jour ou un radiologue avec qui j’avais rendez-vous avait demandé à sa secrétaire : « L’estomac est arrivé ? »  »

Mon avis :
L’histoire est celle véritable de l’auteur, Jacques A. Bertrand, et de sa femme, qui ont eu un cancer diagnostiqué en même temps. Le livre retrace son parcours entre hospitalisation et paperasses administratives, mais ce n’est pas uniquement une intrigue traitant de la maladie, mais bien plutôt une œuvre humoristique comparant l’estomac à être un être doué d’une vie propre en dehors de nous. C’est grâce à une écriture sensible et folle que Jacques A. Bertrand nous surprend avec Comment j’ai mangé mon estomac, qui était sur la liste du Prix du roman des étudiants. Tout part du titre bien évidement, mais loin d’être un titre en l’air, celui-ci à une véritable signification que le lecteur découvre tout au long du récit.

 » Ma femme et moi avons eu la chance d’avoir un cancer en même temps.  »

Le personnage du narrateur, l’auteur lui-même, se met en scène de son diagnostique cancéreux avec un certain humour, jusqu’à ses dernières tentatives pour l’ablation de cette tumeur Un sujet grave mais traité par un certain humour, qui lui à sûrement permis de ne pas sombrer. Il nous permet d’entrer dans les plus subtiles obstacles de la maladie, et nous donne à voir plus profondément un monde intérieur dont on ne soupçonne rien, dont on ne prend jamais en compte, mais c’est pourtant ce qui nous permet de vivre. Après la lecture de Comment j’ai mangé mon estomac, nous donne envie de prendre soin de nous et de ne plus jamais penser que nos organes ne sont que des instruments de nos corps sans importances, et si ils étaient doués d’une âme autre que la nôtre ?

Le style de l’auteur comporte un humour à la Woody Allen écrit Le Nouvel Observateur, et l’on ne peut qu’être d’accord en lisant ces phrases mordantes, cyniques parfois mais toujours réalistes et c’est bien là que réside le point fort de cette autobiographie. Une vision passé au crible de la maladie mais aussi et surtout du service encadrant, des mots que beaucoup pensent mais que l’auteur réussit à faire passer avec le plus grand naturel, et une dose d’humour qui rend le sujet abordable mais qui ne le minimise nullement. Ce mélange donne au lecteur un certain malaise pendant la lecture, mais également une certaines ambiguïté de rire à certains propos de l’auteur.

 » S’il y a une maladie plus répandue sur toute la planète que la peste, le choléra, la fièvre jaune, la malaria et le sida réunis, c’est bien la bêtise. On désespère d’en découvrir un jour le vaccin. Par ailleurs, ont peut parier qu’elle ne sera jamais interdite.  »

En conclusion, un récit sur un sujet grave porté par une écriture et une vision très humoristique, qui donne une histoire particulièrement hors du commun. Saviez-vous que l’estomac est, selon une ancienne croyance, est le siège de l’âme ?

4 réflexions sur “ »Comment j’ai mangé mon estomac » de Jacques A. Bertrand

  1. Pingback: Bilan du mois d’Avril 2014 et Dans la hotte de Charlotte | Topobiblioteca

  2. J’ai été attirée par le titre loufoque, crois-moi je n’aurais jamais cru que ça parlait de ça ! Moi qui ai tendance à éviter ce sujet sensible, je suis fort intéressée par ta chronique. Je pense que je le lirai bien ^^

    • Il faisait partie de la sélection pour le Prix du roman des étudiants et j’avoue que son titre m’attirait aussi, des comme ça on en croise pas tous les jours ! Le premier chapitre est dingue, mais paf ensuite ça devient vraiment dramatique mais la plume de l’auteur, tellement fraiche et hilarante par moment, donne un plus au livre qui se détache des autres livres traitant du sujet.

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