Titre VF : La griffe et le sang
Auteur : François Larzem
Editions Le pré aux clercs, collection Pandore, 2013.
Genre : Fantastique, littérature jeunesse

 » On voudrait toujours que la méchanceté se lise sur le visage des ordures, mais le mal a parfois les traits d’un ange.  »

Résumé :
 » Mina, jeune Tsigane au caractère affirmé, trouve refuge avec sa mère dans une vallée des Carpates. Très vite, elles sont victimes de la méchanceté des villageois. Ils les obligent à porter un manteau à capuchon rouge, la marque d’infamie. Quand arrive un mercenaire vêtu de noir, à la beauté du loup, et qu’il décide de les protéger, Mina pense avoir trouvé la paix. Mais un chevalier à l’armure écarlate vient alors la visiter en songe : Vlad, jadis seigneur du pays, serai Dracul, le fils du démon…  »

Mon avis :
L’histoire prend racine dans les contes de notre enfance, dans les mythes souvent contés au coin du feu, les soirs de pleine lune, lorsque le vent souffle les branches basses des arbres dans votre nuque et que vos poiles se hérissent à la peur de vous retrouver devant la bête de vos cauchemars mais que vous en voulez toujours plus, juste pour régaler ce sentiment de fascination qui vous étreint. La griffe et le sang est de ces histoires que vous pourriez conter à vos enfants, le soir…
Un récit fantastique-jeunesse pour les plus jeunes qui adoreront frissonner devant les aventures de la jeune Mina, se demandant si leur imagination débordante ne leur joue pas des tours. Un récit horrifique, qui comporte tout de même quelques petites leçons sur le monde, sur le bêtise et la violence des hommes devant l’inconnu et la différence. Une fable qui donne envie de construire un monde meilleur, afin que les gens ne soient plus obligés de fuir pour trouver le bonheur…

Les personnages sont atypiques pour un roman jeunesse et c’est là le charme du livre, une intrigue aux confins des croyances d’une famille Tsigane, les superstitions de la région des Carpates, tout cela donne aux personnages, une sorte d’aura mystérieuse. Ils ne se révèlent jamais vraiment et c’est un plaisir pour le lecteur de s’imaginer ce qu’ils peuvent cacher. Même si leurs psychologies n’est pas développées outre mesure, malheureusement car avec quelques pages supplémentaires l’intrigue aurai gagnée en profondeur et même un jeune lecteur aurai pu s’y sentir à son aise, ils sont tout de même intéressants à suivre, et les mystères sur leurs identités ne sont révélés qu’à la toute fin. Un peu vite, à mon goût, et bien que l’on se doute de la machination, ces révélations sont originales et restent dans le domaine du plausibles et dans la genèse des mythes auxquels ils font références.

Le style de l’auteur est très fluide, les phrases sont accessibles pour les plus jeunes, mais élaborées afin de nous emporter dans un autre univers, aux couleurs plus franches, aux croyances ancestrales et aux danses exotiques. L’intrigue est construite de telle manière que le lecteur se pose des questions, se découvre aux côté de Mina dans les bois, au bords de la rivière avec Adrian, son ami. Par contre, le récit est doté d’une violence parfois cru et sans détours, malgré tout, cela reste dans le domaine de l’univers fantastique et même les plus jeunes pourront parcourir ces phrases. Cela donne un petit côté horrifique plus contemporain et moderne, qui ravira les jeunes lecteurs.

En conclusion, un très bon fantastique-jeunesse, pour tout ceux qui souhaitent voir les contes de notre enfance d’une autre manière, pour tout ceux qui veulent être emportés en Transylvanie avec Mina, La griffe et le sang est fait pour vous… Les plus jeunes seront ravis et auront des frissons devant ces mots !