Titre VO : The cocktail waitress (2012)
Titre VF : Bloody Cocktail
Auteur : James M. Cain
Traduit de l’anglais ( Etats-Unis ) par Pierre Brévignon.
Editions l’Archipel, 2014.
Genre : Policier
» Mais si vous étiez une femme, dites-moi, qu’auriez-vous fait ? Si vous aviez été exactement à ma place, qu’une occasion pareille se soit présentée à vous, avec un petit garçon dans la balance, je pense que vous auriez agi comme moi. »
Résumé
» Hyattsville, Maryland, années 1950. Joan Medford, une jeune veuve soupçonnée d’avoir provoqué l’accident de voiture dans lequel a péri son mari, est obligée de trouver rapidement un travail pour obtenir la garde de son fils.
Par l’entremise d’un officier de police, Joan devient serveuse dans un bar, le Garden of Roses, où elle fait la connaissance de Earl K. White III, un vieillard richissime, et de Tom Barclay, un jeune homme séduisant et ambitieux.
Entre les deux, son cœur ne balance pas… Pourtant, la jeune femme décide d’accepter la demande en mariage de White. Peut-on refuser quoi que ce soit à un homme qui vous laisse d’aussi généreux pourboires ?
Explorant quelques-uns de ses thèmes favoris – la cupidité, la luxure, la trahison –, James M. Cain met en scène une femme fatale, complexe et attachante. Mais dit-elle la vérité, tout la vérité, rien que la vérité ? »
Mon avis :
L’histoire fait partie de celles qui pourraient faire l’objet d’une adaptation cinématographique, comme certains autres livres de l’auteur, tant l’intrigue s’apparente aux classiques hollywoodiens. Un récit policier, sur fond de cabaret et d’émancipation féminine, à l’heure où les femmes libres et indépendantes étaient vues comme des croqueuses d’hommes, prêtes à tout pour prendre dans leurs filets les gros bonnets de la ville.
L’intrigue est bien ficelée et le schéma classique d’un policier est respecté sans donner au lecteur un ennui d’avoir déjà vu ce genre d’histoire, car la construction est originale, les personnages attachants et l’on ne voit pas venir la fin. Nous sommes pris dans les filets de l’histoire, et nous nous laissons bercer par les pages qui défilent, sans connaître déjà le fin mots de tout ce que nous avons sous les yeux. Les événements s’imbriquent et se succèdent et nous avançons petit à petit en nous demandant comment tout cela va finir.
A travers ses personnages, l’auteur aborde les problèmes de son temps, souvent décrié pour cette fidélisation à l’horreur et la bassesse de son époque, James M. Cain, n’en n’est pas moins aujourd’hui devenu un auteur de référence, justement par ce mode d’écriture. Les personnages n’en sont pas pour autant des caricatures de certains traits de caractères ou des archétypes de l’époque, ils ont leurs vies propres et leurs caractères suivant leurs passé, leurs actes et leurs identités.
Le style de l’auteur m’a laissé plus ou moins distante malheureusement. J’ai trouvé que l’écriture avait un côté trop professionnel, comme si le personnage principal faisait un constat des faits écoulés, ce qui nous donne une certaine distance, au lieu de totalement nous attacher à elle. Est-ce le fait que Bloody Cocktail, est la dernière œuvre de James M. Cain, et qu’il l’a laissé plus ou moins achevé ? Si un éditeur ne s’était pas penché sur cette dernière œuvre, la cherchant pendant des années, découvrant des multiples versions et des passages maintes fois transformés, qu’il dût agencer de la façon la plus claire possible, peut-être ne nous serait-elle jamais parvenue. Cela aurait été fort dommage, car Bloody Cocktail est à la façon de ces films de la période d’or du cinéma hollywoodien, un livre d’une grande beauté mais également d’une noirceur et d’une froideur sans nom. C’est ce mélange qui fait de Bloody Cocktail, un cocktail détonnant ! Mais peut-être justement ce style qui m’a parue très détaché est la marque de fabrique de l’auteur, ou tout simplement est-ce le fait que l’éditeur à dût faire un travail de recoupement de plusieurs versions du manuscrit ? Toujours est-il que ce livre m’a donné l’envie de me plonger dans les autres œuvres de James M. Cain et m’a rendue nostalgique d’une certaine époque, sans que je ne sache pourquoi. La magie de la littérature, peut-on penser, y est pour quelque chose et le travail de James M. Cain rempli, puisque son lecteur s’est trouvé perturbé par son œuvre.
En conclusion, un policier classique dans la trame et l’intrigue, mais qui ne souffre absolument pas d’un sentiment de déjà vus. Bloody Cocktail est un livre qui m’a donnée envie de découvrir d’autres livres de James M. Cain.
C’est toujours difficile quand on ne peut pas rentrer complètement dans l’histoire. Je ne connaissais pas mais je pense que je vais passer du coup.
C’est vraiment le mode de narration du personnage qui m’a laissé de côté mais le style de l’auteur et l’intrigue est vraiment bien, très classique hollywoodien ! Je te conseille l’auteur en tout cas =)
Je suis contente que, malgré le style de l’auteur, tu veuilles lire d’autres titres. Je pense que c’était peut-être voulu parce que, si on regarde bien, la vie de Joan est loin d’être idyllique. A plusieurs reprises, je me suis même demandée si elle tenait vraiment à son enfant. N’était-ce pas juste le fait qu’elle refusait qu’il soit élevé par sa belle-soeur qui lui faisait faire toutes ces choses pour le récupérer ? Tu vois ce que je veux dire ? Du coup, la narration collait parfaitement au personnage.
Il est vrai que la narration collait au personnage dans le sens où comme tu le dit, elle semble prise dans un engrenage frénétique sans le vouloir forcément, mais qui tendaient vers son but ; récupérer son enfant, juste parce que c’était le sien et pas celui de sa belle-soeur. Mais je ne sais pas, un petit quelque chose m’a fait être trop détachée d’elle. Malgré tout, l’intrigue est à la Hitchcock, quelque chose de classique ( dans le sens hollywoodien du terme ) et de vraiment typique qui fait qu’on se sent pris dedans paradoxalement, sans plus en sortir.
Le facteur sonne toujours deux fois me fait particulièrement envie, j’ai en plus le DVD à la maison =)
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