Titre VF : La vie qu’on voulait
Auteur : Pierre Ducrozet
Editions Grasset, 2013.
Genre : Littérature contemporaine
» Avant, elle s’en souvient, elle aurait voulu faire de sa vie une toile de Pollock, un truc explosif noir brillant, mais elle n’en est plus sûre à présent. Il y a de la beauté aussi à n’attendre rien, à se contenter d’un souffle par la fenêtre, les pieds sur le rebord. »
Résumé :
» Le corps de Manel repose inanimé sur les berges de la Seine. Que s’est-il passé ? Lou, près de lui, repousse les images que ce fantôme a réveillées, celles d’une amitié enterrée. Ils étaient cinq. Ils avaient vingt ans en l’an 2000. Ils espéraient une vie intense. Ils sont partis à Berlin pour fouiller la nuit, la route, la musique. Les années ont passé. Dix ans plus tard, ils essaient de recoller les morceaux de leurs rêves et de se réconcilier avec le monde.
S’ils se sont arrêtés au milieu du chemin, Manel, lui, est allé jusqu’au bout. Son retour va tout chambouler. Entre Paris, Berlin, Londres et Barcelone, ils se lancent dans une cavale folle à la recherche de tout ce qui les portait.
Dans une prose rythmée et imagée, Pierre Ducrozet raconte le coup de sang d’une jeunesse européenne qui voulait une vie en forme de grenade et s’est retrouvé, un matin, des éclats entre les mains. »
Mon avis :
L’histoire retrace les divagations d’un groupe d’amis éparpillés suivants les aléas de la vie moderne, qui vont finalement trouver le bon chemin suite à divers coups du sort. Une intrigue entre road-trip et roman sous ecstasy, tant ce que décrit l’auteur est à brûle pourpoint les sentiments et névroses d’esprits contemporains bercés par un monde illusoire et cruel.
Les personnages restent extérieur au lecteur, qui ne se sent que peu en osmose avec eux. Certes, certaines de leurs préoccupations sont les nôtres, telles que le travail, le quotidien et la place des rêves de jeunesses dans celui-ci. Mais ils se perdent trop dans l’écoute de leurs sentiments et de leurs intérieurs, pour aller vers des zones assez flous où le lecteur ne les suit plus.
Le style de l’auteur se marie parfaitement à ce qu’il souhaite conter : les espoirs avortés d’une jeunesse européenne. En effet, nous rencontrons au sein de son écriture, une structure à l’aspect brouillonne au premier abord, des changements de points de vue fréquents, et de pronom personnel sujet, passant du »je » au »elle », ainsi que des dialogues en forme de narration. Nous comprenons que c’est pour mieux faire passer le sentiment d’incertitude et de perte des personnages, mais malgré tout, je n’ai pas réussi à entrer en harmonie avec le texte et à plonger dans les errances de ses protagonistes contemporains. Beaucoup de descriptions viennent bercer leurs égarements, elles tournent parfois en rond et deviennent lassantes si bien que l’on voudrait que plus d’actions viennent les enlever à leurs sorts funestes.
En conclusion, aborder la jeunesse est une idée typiquement contemporaine, mais qui finalement se perd dans trop d’errances et d’élucubrations.
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C’est dommage. Je crois qu’il aurait pu me plaire – par son sujet.
Le sujet me tentait beaucoup au départ, mais l’auteur m’a perdu dans son récit. Si te le lis, j’espère qu’il te plaira =)
Oui, hélas, ça arrive
dommage, ça aurait pu être une lecture enrichissante !
Je n’ai vraiment pas réussi à entrer dans le récit, c’est dommage en effet.
Le résumé était plutôt vendeur pourtant…
Je pensais également me retrouver dans les personnalités évoqués, mais je suis restée totalement extérieur.
Je comprends, ça m’arrive aussi ( comme à tout lecteur je pense ) et je déteste ça.
Exactement, mais cela permet d’apprécier encore plus d’autres ouvrages. Ou serai le plaisir si chaque lecture était aussi belles les unes que les autres, on se lasserai.
En effet 😉
Dommage, il aurait pu me plaire, mais pour le coup je passe mon tour !
Je pensais que ça allait vraiment traiter des sentiments de la jeunesse par rapport à son époque, mais l’intériorité des personnages, passé au crible de façon presque abstraite, m’a fait décrocher du livre. Pourtant le potentiel est bien là !
Le résumé avait l’air alléchant pourtant, mais ton commentaire me fait dire que ça ne me plairait pas du tout !
Le résumé ne reflète que peu le roman, ce qui m’a vraiment dérangé est cette impression d’abstrait, de ne pouvoir me fier aux personnages et de rester extérieur à eux.
Humm pas sûre que le style me plairait, je vais passer mon tour! (enfin comme tous ceux qui ont laissé un commentaire au dessus! haha)
C’est le charme de la blogo, découvrir des tentations, mais aussi des livres qui ne nous font pas envie, tout ne peut pas plaire =)
Tout à fait 🙂
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Je crois que de plus en plus, je n’ai pas la patience pour les romans contemplatif.. les digressions, les errances et les élucubrations ça me rend chèvre !
Alors celui-ci n’est pas fait pour toi ! Mais c’est bien d’arriver à mettre le doigt sur ce qui ne nous plait pas je trouve.
Ouuui, c’est plus facile à cibler que ce qui nous plait d’ailleurs !