Titre VO : Lust
Titre VF : Lust
Auteur : Elfriede Jelinek
Traduit de l’allemand par Yasmina Hoffman et Maryvonne Litaize.
Editions Points, 2004 (éditions Seuil 1996).
Genre : Littérature contemporaine, érotique
Prix noble de littérature 2004.
» La plupart des hommes connaissent mieux la biographie de leur auto que l’autobiographie de leurs femmes. »
Résumé :
» Dans la confortable villa d’un couple, des scènes d’une rare obscénité et d’une violence hallucinée se succèdent jusque sous les yeux de l’enfant.
Elfriede Jelinek, une fois encore, règle son compte à la respectabilité bourgeoise et à la soi-disant libération sexuelle. Premier roman pornographique au féminin, d’une originalité totale de conception et de style, Lust, que l’on peut traduire par envie, plaisir, désir, luxure, volupté, a scandalisé et passionné l’Allemagne. »
Mon avis :
Trouvé sur un étal de livres d’occasion gratuits, il s’agit d’une association mettant au service des lecteurs des récits gratuits, que les propriétaires ont aimés et veulent transmettre, celui-ci m’a tenté par son aspect voluptueux qui a fait couler beaucoup d’encre en Allemagne lors de sa sortie. De plus, l’auteur à reçu le prix Nobel de littérature en 2004, pour l’ensemble de son œuvre.
Force est de constater que je suis passée à côté du récit :
Les personnages n’ont pas de noms, ils sont désignés par leur fonction : l’homme, la femme et l’enfant, en cela ils nous sont extérieurs. Nous ne connaissons pas leurs pensées, leurs vies sont résumés à la description de leurs actions. Par eux, l’auteur tente de détruire et désacraliser les mythes de la société ; l’homme, le patron, n’est pas aussi intelligent que riche, et les ouvriers sont plus heureux car ils sont contents de leurs sorts et savent apprécier ce qu’ils ont. La vie des bourgeois est donc remise en question par ce texte, mais je n’ai pas adhéré à la façon dont l’auteur le présente : une succession de répétition de journées passées entre le travail de l’homme et sa façon de prendre sa femme pour un objet sexuel et ses ouvriers pour des machines. Beaucoup de revendications sociales et politiques qui auraient pu être pertinentes mais noyées sous des scènes sexuelles dégradantes, qui deviennent lassantes.
Le style de l’auteur est particulièrement travaillé, truffé de métaphores et de jeux de mots. Elle associe le travail et le sexe, qui ont en commun la domination de l’homme, et son choix de termes entrelace intimement ces deux thèmes, faisant du fond et de la forme une matière complète. Malgré tout, il s’agit d’un roman érotique, qui fait valoir que la femme était et sera toujours dominée par l’homme, qu’importe les révolutions sexuelles et les lois sur l’égalité des sexes : pour l’auteur la femme est soumise quoi qu’elle fasse. En cela, les mots sont crus, les scènes sexuelles sont très violentes : rien ne nous est épargné. Le lecteur est un voyeur des scènes intimes du trio homme/femme/enfant qui renverse l’équation familiale que l’on connaît : l’auteur se plaît à catapulter son lecteur dans des scènes violentes prouvant que derrière les belles demeures se cachent plus de déchaînement qu’ailleurs. Il s’agit là d’une lecture pour un public averti, adulte, qui n’a pas peur de la violence et des scènes sexuelles humiliantes. Sachez-le, il m’a été difficile de lire certaines séquences, nous ne sommes pas Cinquante nuances de Grey.
En conclusion, un roman érotique et social d’une rare violence, développant des idées intéressantes mais noyées sous des scènes de sexes humiliantes trop fréquentes, perdant ainsi de vu le propos premier.
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Quelle chronique ! J’en ai jamais entendu parler… et, je ne pense pas le lire.
Je ne pense pas qu’il t’aurai plus, c’est très violent et vraiment très dur à lire…
Effectivement, je ne pense pas qu’il soit fait pour moi.
Ca a l’air très différent de ce qu’on peut trouver habituellement mais je ne suis pas sure que ça soit pour moi…
En effet c’est un livre très atypique !
Le titre m’a intriguée, c’est ce qui m’a amenée à lire ta chronique. Sincèrement, je ne pense pas que ça soit ma tasse de thé vu ce que tu racontes. Mais dis moi il se trouve où cet endroit où tu l’as trouvé?
Je ne suis pas sure que tu apprécieras non plus. Je l’ai trouvé dans les boîtes à livres sur les quais à Niort =)
D’accord ^^. Si je comprends bien faut se méfier quand on y pioche quelque chose hihi.
Je ne connais pas cet écrivain… toutefois, je ne suis pas certaine de lire ce roman… cela me semble assez difficile émotionnellement…
Moi non plus et l’aspect sulfureux couplé avec le prix Nobel m’a intrigué, mais cela ne l’a pas fait avec moi, vraiment trop difficile !
On se comprend alors! Merci!!!
Je ne sais pas si ce roman me plairait
Il est vraiment spécial !
Pour une fois, il ne me tente pas trop! Ma PAL est sauve!
Exactement, il faut le voir comme ça ^^
Ouh là! Ta chronique est très intéressante et très bien écrite mais ce n’est pas du tout mon genre de lecture 🙂
Merci beaucoup, il est parfois plus simple de mettre des mots sur ce que l’on n’a pas aimé, malheureusement.
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