»Retour à Whitechapel » de Michel Moatti

Titre VF : Retour à Whitechapel
Auteur : Michel Moatti
Editions Pocket, 2014 ( éditions Hervé Chopin, 2013 )
Genre : Thriller, Historique

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 » Elle n’avait pas peur. En général, elle n’avait pas peur des hommes. Mais, cette nuit, il y avait une sorte de silence, une torpeur qui enveloppait les lieux, si forte, qu’elle se mit à trembler. La chambre était glacée, et humide comme un cachot.  »

Résumé :
 » Londres, 1941. Sous les bombes de l’armée allemande, au milieu des décombres et de la peur, l’ombre de Jack l’Éventreur plane encore.
Une femme, Amelia Pritlowe, rejoint la Filebox Society, un groupe d’enquêteurs amateurs qui compile et étudie tous les documents susceptibles de conduire à l’identité du tueur.
Et dans les limbes de la mémoire d’Amelia, dissimulée dans la brume poisseuse du quartier de Whitechapel, se trouve peut-être la clef de l’énigme. Car Amelia est la fille de Mary-Jane Kelly, la dernière victime de Jack. Son  »chef-d’œuvre » sanguinaire…

Michel Moatti transpose dans ce roman les conclusions de ses années d’enquête sur les traces du célèbre serial killer, et révèle son vrai visage.  »

 
Mon avis :
Retour à Whitchapel est un roman original, revenant sur l’histoire de Jack l’Éventreur. Vous pensiez que tout à été dit sur les cinq meurtres qui ont traumatisés Londres à la fin de l’été 1888 ? Michel Moati nous livre ses conclusions, suite à plusieurs années d’enquête sur le plus anonyme des tueurs en série. A travers le personnage d’Amelia, la fille de Mary-Jane Kelly, la dernière victime du tueur, il va nous immerger dans l’enquête bâclée du coroner, et nous livrer également qui est, selon lui, Jack l’Éventreur, suivant certains indices et certaines zones d’ombres. En mêlant deux temps, l’auteur réalise le tour de force d’organiser son récit de manière à ce que le lecteur ai tout à la fois l’impression de mener l’enquête et d’être au plus proche des victimes, dans les rues sombres du Londres de 1888. En effet, il nous met à disposition ses brouillons et ses recherches mais également, des photos des rues dans lesquelles les meurtres ont eu lieux, afin de faire une véritable topographie de ce quartier. Il présente ainsi au lecteur son enquête et ce dernier aurait presque l’impression qu’il écrit ses notes avec l’auteur.

 » Je dois en effet dire ici tout ce que le récit qui précède doit à la presse anglaise et nord-américaine, quotidienne ou hebdomadaire, de l’époque. Les archives […] donnent des informations irremplaçables sur les circonstances du drame, sur les personnalités des personnages qui intervinrent d’une manière ou d’une autre dans l’affaire, sur certaines incohérences de propos, et même sur la topographie des lieux. C’est en croisant les renseignements, les confidences et les révélations de tous ces journaux que des bribes d’informations se transforment en indices, puis en récits.  » explique l’auteur.

Les personnages sont parfaitement bien croqués, une grande place est laissée à leur description, si bien qu’on se les imagine sans mal. Même si nous suivons les victimes, de façon éphémère, l’auteur nous les rend attachants, en les décrivant dans leurs quotidiens. Nous avons ainsi l’impression de les connaître, même si leurs funestes destins ne sont plus à présenter. Amelia, est le personnage central de ce récit, c’est par son point de vu que l’auteur nous montre sa quête, mais elle n’est pas uniquement présentée par ce biais, nous la découvrons en plein cœur de la Seconde Guerre Mondiale, qui est développée en filigrane.

Le style de l’auteur est à la fois riche en détails et descriptions, mais également dynamique, le lecteur ne s’ennuie donc jamais, car tout est source d’informations historiques ou liées à l’enquête. Michel Moati nous ancre parfaitement dans le Londres de Jack l’Éventreur, retraçant la vie des victimes en nous offrant donc le quotidien type dans le East End, en 1888, mais également en réalisant le portrait de ces femmes. Ce qui fait que même si, comme moi, vous ne connaissiez absolument pas les victimes ou le déroulement des faits, vous ne serez pas pénalisé, puisque l’auteur nous les présente de façon à ce que nous puissions mener l’enquête avec lui.

En conclusion, un roman-enquête revenant sur l’affaire Jack l’Éventreur particulièrement prenant. Un livre aux confins de plusieurs genres : enquête, thriller et roman historique, écrit avec beaucoup d’intelligence.

23 réflexions sur “ »Retour à Whitechapel » de Michel Moatti

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  3. Je crois que je vais le recommander à des amis qui adorent ce genre de roman! Parfois, je ne sais plus ce que je peux leur conseiller car je ne lis pas beaucoup de thriller… Donc, merci! 🙂

    • Merci à toi de lire mes articles et de conseiller les livres =) J’aime la façon dont les blogs peuvent aider, conseiller et donner des idées aux autres. Ce n’est pas toujours simple de conseiller quelqu’un quand on ne lis pas beaucoup d’un certain genre, je te comprends.

  4. J’avoue être assez intrigué par le personnage de Jack l’éventreur et j’avais repéré ce livre il y a quelques temps. ^^ Je pense le tester quand j’en aurais l’occasion. 🙂

  5. J’avais beaucoup aimé cette lecture aussi. C’est original et puis l’histoire de Jack L’Eventreur est tellement intéressante ! Le seul point qui m’a déçue c’est que je me suis spoilé l’histoire avec les pages « dossiers » du milieu^^

    • J’ai vraiment trouvé que l’auteur avait particulièrement bien agencé son intrigue, car même si on connaît les crimes de Jack, ici, tout est vraiment expliqué ! Ah j’avoue que la tentation est grande lorsqu’on a des pages dossier dans un livre, d’aller regarder =)

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