Titre VF : La politesse

Auteur : François Bégaudeau

Editions Verticales, 2015.

Genre : Littérature contemporaine

 » – Une sortie en septembre ça te noie dans la masse.

Une sortie en janvier c’est plus calme.

Clairement.

Moi je trouve pas ça si calme.

Moi je trouve que c’est assez calme.  »

Résumé :

 » La Voix du Nord demande si les deux auteurs se sentent particulièrement concernés par le thème de ce soir, Ecrire la vie. Nous nous sentons particulièrement concernés. Nous ne voyons pas ce que nous pourrions écrire d’autre. En poussant un peu, nous pourrions démontrer qu’écrire la vie est un pléonasme.

– Mais est-ce que ce n’est pas voué à l’échec ?

Nous pensons que si. Nous persistons néanmoins dans cette gageure. Nous serons bientôt au Salon du livre.  »

Mon avis :

Certes, l’idée de l’auteur est très caustique : montrer le monde littéraire actuel, peuplé d’âmes imbus de leurs personnes, d’auteurs en mal de reconnaissance, voguant de salons du livre en émissions télévisés afin de se faire connaître, exerçant plusieurs métiers afin de renflouer les caisses, car le monde de la littérature compte beaucoup d’appelés mais peu de retenus et surtout peu de lus. En effet nous découvrons des lecteurs qui ne lisent que quelques noms et qui ne sont pas plus cultivés que les auteurs eux-mêmes, même si tout ce beaux monde imagine connaître les secrets de la littérature ! Alors, oui, cela aurait pu être un très beau pamphlet sur le monde de la littérature se transformant en média de masse mais nous assistons ici à plus de répétitions et de lourdeur qu’à une fiction à thème précis et fort. Seule la dernière partie donne un semblant de message : la littérature ne peux plus continuer ainsi et nous allant au devant de changements colossaux qui engendreront une autre façon de lire.

Le style de l’auteur alterne entre phrases simples et tournures alambiquées qui reflètent parfaitement le personnage principal, cet auteur qui tente de percer dans le monde de la littérature mais qui doit faire sa propre promotion et auquel les journalistes posent des questions sur tout sauf sur son livre. Même si cette adéquation est la force du récit, je n’ai malheureusement pas réussi à entrer dans le monde de l’auteur.

Il nous emmène avec lui, dans toutes sortes de salons, d’émissions de télévision en émission de radio et le déroulement est toujours le même : il rencontre les petites mains de ses organisations, qui ont un niveau d’étude élevé, mais qui ne trouvant pas de travail dans leur branche ou pas assez payer pour en vivre, doivent subvenir à leur besoin en accumulant les petits jobs. Comme lui, qui pour se faire connaître, doit s’abaisser à donner son avis sur des toutes sortes de thèmes, sauf sur la littérature. Ces scènes sont malheureusement sans saveurs, redondantes et apportent toujours la même idée, ce qui à la longue est ennuyant car le lecteur tourne en rond. Peut-être n’ai je pas compris le propos de l’auteur et que ces interminables rencontres servent à montrer la vacuité de nos existences à laquelle nous tentons vainement d’échapper ? Je ne suis pas convaincue…

En conclusion, un livre qui aurait pu me faire passer un moment d’humour noir et caustique sur le monde littéraire contemporain, mais qui m’aura perdue en considérations soporifiques…