Si on parlait de… comment chroniquer les livres que je n’ai pas aimés

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©La tête dans les livres

Un rendez-vous instauré par La tête dans les livres :
 » Ce rendez-vous est publié le dimanche, toutes les deux semaines. On y parle de livres, de vie bloguesque, de tout et n’importe quoi… le but étant de pouvoir échanger son opinion et son point de vue en toute simplicité mais toujours autour des livres ou de mon blog. Cela me permet de vous donner mon avis et j’espère que vous n’hésiterez pas à vous exprimer également.  »

Si on parlait de… comment chroniquer les livres que je n’ai pas aimés

Il y a deux écoles dans les chroniques littéraires : les blogueurs et / ou booktubeurs qui ne donnent leur avis que sur les livres qu’ils ont aimés et ceux qui le donnent sur tous les livres, aimés ou non. Je fais partie de cette deuxième catégorie, et, de plus, pour moi, les arguments me viennent plus facilement sur des livres que j’ai moins aimés que pour les coups de cœur pour lesquels j’ai plus de mal à poser des mots sur mes sentiments.

Mais justement comment donner un avis sur un livre que l’on n’a pas aimé ? Plus encore, est-ce que l’on est alors assez objectif pour en parler, d’ailleurs au même titre qu’un coup de cœur, est-ce que les sentiments ne prennent pas alors le pas sur l’avis purement littéraire ? Autant de questions que je me pose et me poserai toujours, car du moment où l’on parle d’un  »avis » ceci est purement personnel, différent pour chaque personne suivant son passé, ses convictions, ses émotions sur le moment de lecture et bien d’autres facteurs encore déterminant dans notre avis final sur une œuvre, littéraire mais également pour toute œuvre artistique. Nous en revenons à l’éternel question de Platon : qu’est-ce que le beau ? A partir de ce constat tout avis subjectif, alors que vaut-il ?

Si il est toujours plus agréable de parler de choses que l’on aime, il est également bon de savoir ce qui nous déplaît, car cela fait partie de notre conception du beau et du laid. Il est important, pour se construire une identité de connaître ce que l’on n’aime pas. C’est pourquoi afin de réaliser ce portrait de lectrice, sur ce blog, je chronique également les livres qui ne m’ont pas plus.

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Passons désormais au plus concret : comment je fais ?

Tout d’abord je n’écris pas mes avis à chaud, je laisse passer quelques jours, comme pour ceux que j’ai aimés, car sinon j’ai l’impression de m’éparpiller et de ne rien écrire de construit.

Je veille à utiliser un vocabulaire acceptable, qui reflète mon opinion, mais qui soit politiquement correct. Je ne souhaite en aucun cas juger le travail des auteurs ou le goût des lecteurs. Nous sommes tous différents et si je n’ai pas aimé, d’autres aimeront. Il n’y a pas de bons ou de mauvais livres, il y a des livres et des lecteurs. Différents sujets et différents profils qui feront que tel ou tel livre peut ou non nous plaire.

Je tiens également à souligner, dans mes chroniques, les éléments qui ont fait mon désappointement mais aussi ceux qui ont su me charmer, afin de donner une note construite. Car parfois mon avis négatif vient de mes attentes, d’un élément qui me rebute particulièrement, des arguments très personnels et propres à ce que j’aime ou non, je le précise afin d’éclairer les futurs lecteurs de mes avis. Si il est important d’exprimer son avis il faut l’argumenter, afin de donner du poids à votre opinion, ainsi le lecteur ou même l’auteur pourra vous donner une explication ou partager son point de vue.

Il faut garder à l’esprit que toute œuvre artistique est le reflet d’un contexte historique, économique et sociale, d’une personnalité, du moment de création, qui sera rendu différemment suivant le matériau de création.

Il est difficile d’écrire un avis, aimé ou détesté, mais il faut toujours le faire avec respect, ce sera le gage de votre professionnalisme et vos échanges n’en seront que plus agréables et enrichissant.

35 réflexions sur “Si on parlait de… comment chroniquer les livres que je n’ai pas aimés

  1. Perso j’écris mes chroniques de la même façon que j’ai aimé ou non… Mais c’est vrai que ce n’est pas toujours facile de ne pas tomber dans l’excès et de « descendre » le livre ^^
    D’un autre côté, je trouve plus important d’argumenter profondément qu’on a pas aimé… Quand on a aimé on peut se permettre de dire « Put— j’ai kiffé, un coup de coeur, liseeeeeeeez-le ! »… Le contraire serait plus délicat :p

    • C’est tout un art de ne pas tomber dans l’excès que ce soit pour un livre aimé ou non. Il faut dans tous les cas argumenter et exposer ce que le livre apporte de plus ou de moins. Par exemple, je trouve les mots plus facilement lorsque je n’ai pas aimé : étrange…

      • Personnellement, je ne trouve pas ça étrange… C’est juste qu’on a moins à coeur que es gens le découvre. Bon, je ne dis pas que notre but est qu’il ne soit pas lu ^^ C’est juste que lorsque c’est un coup de coeur, on veut absolument que tout le monde le découvre. Et du coup, on cherche d’avantage nos mots ! 🙂

      • exactement 🙂 je ne vois pas l’intérêt de descendre un livre gratuitement il faut le motiver expliquer le pourquoi du comment et ne jamais oublier que ce qui nous déplait peut plaire à d’autres 😉 mais c’est un art sur le fil du rasoir car lire un livre et le chroniquer c’est se dévoiler donc faire part de ses sentiments et nous ne sommes qu’humain 🙂

      • En effet, nos ressenti sont ce qu’ils sont en fonction de ce que nous sommes et de ce que nous avons vécus, ce que l’on pense, nos désirs et nos envie. Tout est déterminé par le moment de lecture finalement et en rendre un avis est très subjectif finalement…

    • Choisir est également une possibilité. Il est vrai que je ne chronique pas tout ce que je lis par manque de temps et parfois d’inspiration, ou avec un gros retard. Cela dépends…

  2. J’essaie d’être le plus diplomate et d’argumenter le plus possible quand je n’ai pas aimé un livre particulièrement si c’est un service presse.
    Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!

    • Je trouve que c’est le plus important : pointer du doigts précisément les éléments aimés ou non. Car cela peut être un indicateur pour les futurs lecteurs, peut être que ces éléments ne les rebuteront pas, mais également pour l’auteur afin de voir ce qui plaît ou non.

  3. Je fais partie de la 2e catégorie aussi, et j’essaie toujours de trouver des points positifs malgré tout, et d’exposer mes arguments « contre » car ils peuvent très bien ne pas gêner d’autres lecteurs.

    • C’est exactement ma vision également car je pense que c’est ainsi que l’on ai le plus objectif et naturel par rapport à nos expériences de lecture et envers les autres lecteurs.

  4. Je fais partie de la même catégorie que toi et je suis assez d’accord. Parfois j’essaye de mettre en avant le fait que ce qui me déplaît peut aussi être ce qui plaira à quelqu’un d’autre. Dans l’ensemble je respecte trop le travail des artistes pour être vraiment méchante. Mais si quelque chose me fait vraiment sortir de mes gonds, je peux être un peu plus cassante.

    • Il faut aussi ne pas avoir peur de dire qu’un titre ne nous a pas plus, mais comme tu le dit, il faut aussi rester respectueux tout en affirmant tout de même notre avis. C’est tout un art =)

  5. Excellent article !! Personnellement je ne chronique pas tous les livres que j’ai lu (notamment parce que certains concernent mes études) et dans le même temps, je m’autorise à faire la chronique d’un livre qui m’a déçu, que je n’ai pas aimé. En fait, je chronique tous les livres que j’ai véritablement choisis de lire, dans l’optique de passer un bon moment.
    Je trouve ça très important de prendre du recul et d’essayer de voir ce qui pourrait plaire à certains !

  6. Pingback: Interrogations d’une petite blogueuse sur la « critique  littéraire – Le retour des chroniqueurs | «Lectures familiales

  7. Pingback: Si on parlait de… comment chroniquer les livres que je n’ai pas aimés | La tête dans les livres

    • Merci beaucoup, je dois avouer que je l’ai écrit d’une traite, sur l’instant =) C’est ce qui est fort intéressant justement, le contexte, car on voit la source d’inspiration, la façon que les auteurs ont de se l’approprier pour le détourner et en jouer, même si ce n’est pas perceptible tout le temps.

  8. A reblogué ceci sur Lectures familialeset a ajouté:
    Dans interrogations d’une petite blogueuse sur la critique littéraire – retour des chroniqueurs, je vous ai parlé de l’article de Topobiblioteca sur comment chroniquer un livre que je n’ai pas aimé….et ben, le voilà…Foncez la découvrir !! 😉

  9. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours de la réticence à chroniquer un livre que j’ai moins aimé, car je veux donner envie de lire aux autres, faire découvrir des livres aux autres et j’ai peur en parlant d’un livre que j’ai moins aimé qu’un lecteur ne lise pas le livre en question alors qu’il aurait pu l’aimer. Bref, c’est une tâche vraiment pas facile et j’essaie toujours de trouver du positif dans mes lectures Très bel article.

    • En effet c’est toujours difficile de trouver les mots justes, il ne faut pas en faire trop mais dire son avis en toute honnêteté tout de même. Je dois dire que même si je n’apprécie pas chroniquer un livre que je n’ai pas aimé, cela m’aide toujours à avancer dans mon parcours de lectrice, alors certes cela peut ne pas forcément donne envie aux autres lecteurs mais je sais que j’aime lire les avis mitigés ou négatifs alors peut être que d’autres sont comme moi. C’est pour cela que je donne un avis même sur ceux que je n’ai pas aimés. Mais je comprend parfaitement que l’on choisisse de ne pas le faire et je le respecte tout autant !

  10. j’ai rarement à chroniquer des livres que je n’ai pas aimés, car si je ne les aime pas, j’arrête de les lire. Mais récemment, j’ai accepté des éditeurs un livre sans même regarder ce que c’était, parce que j’ai beaucoup aimé d’autres livres de la même auteure. Hélas, c’était terrible, et l’ayant demandé j’ai dû le lire jusqu’au bout et le chroniquer. J’ai fait une vidéo assez dure: https://www.youtube.com/watch?v=nkIsTh4izNk&t=2s

    • En effet c’est tout un art de dire ce que l’on pense tout en restant objectif vis à vis de nos sentiments et de nos passés avec les auteurs. Mais c’est un art que j’aime pratiquer car cela nous permet de nous interroger…

  11. C’est toujours une vaste question de savoir comment parler d’un livre qu’on n’aime pas. Je me retrouve dans tout ce que tu dit, mais je suis une personne à sang chaud du coup même quand je laisse le temps apaiser mes rancœurs je me rends compte que quand j’écris ma chronique c’est toujours avec une révolte dans mes mots. Quand le livre me déçoit c’est un peu la fin du monde parce que c’est toujours très frustrant de voir un potentiel et de voir qu’il n’est pas exploité, pas honoré.

    • Ah oui en effet c’est tout l’art de faire une critique ! Je comprend tout à fait ce que tu ressens, car on place souvent de belles attentes dans un livre et lorsqu’il nous déçoit c’est comme un soufflé qui n’aurais pas levé !

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