Titre VF : Au revoir là-haut

Auteur : Pierre Lemaitre

Editions Albin Michel, 2013.

Genre : Roman historique

Prix Goncourt 2013

Grand prix du roman de l’Académie Française 2013

Prix Femina 2013

Prix des Libraires de Nancy Le Point 2013

Prix roman France Télévision 2013

Meilleur roman français 2013 décerné par le magazine Lire

Roman français préféré des libraires à la rentrée 2013

Prix Tulipe du meilleur roman français 2014.

 » Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps. »

Résumé :

 » Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Édouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d’eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Édouard, artiste flamboyant mais brisé, est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l’exclusion. Refusant de céder à l’amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d’une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence.

Bien au-delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, Au revoir là-haut est l’histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l’État, à la famille, à la morale patriotique responsables de leur enfer.  »

Mon avis :

Couronné de succès par de nombreux prix, dont le Goncourt 2013, Au revoir là-haut est le premier roman historique publié de l’auteur, ou roman picaresque comme beaucoup le considère.

Un roman sur la Première Guerre Mondiale et ses conséquences.

D’un côté, Albert, employé. De l’autre, Édouard, fils d’une riche famille. Deux personnages et deux vies aux antipodes l’une de l’autre, qui pourtant se rapprocheront lorsque Édouard sauvera Albert et que ce dernier reviendra de la guerre le visage défiguré.

Une fresque sur les événements du XXeme siècle. Pierre Lemaitre s’attache, à travers plusieurs points de vues, à retracer les conséquences et l’après-guerre. Tout d’abord, Albert et Édouard, deux soldats revenus miraculeusement vivants, voient leurs vies s’entremêler devant la dure réalité de l’après-guerre. L’administration qui les oublient, les regards concupiscent, l’incompréhension et l’impossibilité de reprendre le cours de leurs vies.

Le capitaine Pradelle, quant à lui, revenu victorieux et gradé, voit la société se courber devant lui. Sa position sociale, grâce à un mariage fructueux, va lui permettre de s’enrichir sur le dos des soldats morts pour la patrie.

Ses différentes histoires mettent en lumière les conséquences de la première guerre sur le pays. Deux faits sont relatés par l’auteur : une arnaque aux monuments aux morts, fictive, mais, qui comme il l’explique dans les remerciements aurais pu exister. Et celle des cercueils, qui elle, à une réalité historique certaine. En effet, nombre de familles souhaitaient récupérer les restes de leurs proches tombés au combat. Dans l’incapacité de répondre à toutes les demandes et au risque de voir le pays retourné par ces pratiques, les familles faisaient appel à des  »mercantis de la mort » qui les aidaient à ouvrir les tombes. Le gouvernement prendra, par la suite, les frais à sa charge en proposant des monuments dédiés. Si l’on ne peut vérifier la véracité de l’arnaque aux cercueils, la base de ce trafique, elle, est vraie.

Par ces différentes histoires, l’auteur nous fait comprendre que derrière chaque événement historique, le propre de l’homme est de leur survivre, usant pour cela de tous les moyens, les bons comme les pires.

En bref, un roman atypique sur la Grande Guerre qui s’attarde plus sur la psychologie de l’après que sur les combats en eux-mêmes et offre au lecteur une vision méconnue de cet événement.