Titre VO : Fordidden ( 2010 )
Titre VF : Forbidden
Auteur : Tabitha Suzuma
Traduit de l’anglais par Florence Moreau.
Editions Milady, 2017.
Genre : New adult
» Je refuse de laisser le monde extérieur nous condamner et détruire le plus beau jour de ma vie. Celui où j’ai embrassé le garçon qui hantait mes rêves depuis toujours. Sommes-nous condamnés à nous dissimuler derrière des portes closes et des rideaux tirés ? »
Résumé :
» Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Élevés par une mère alcoolique et instable, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont d’autre choix que d’élever seuls le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l’adversité et finissent par tomber amoureux. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Conscient de la monstruosité de cet amour, Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir et les sentiments que sa sœur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu’il a besoin d’elle ? Est-ce un crime de s’aimer si fort ? »
Chronique :
Forbidden dont le sujet de l’inceste suscitait un vif débat lors de sa sortie aux États-Unis, est aujourd’hui depuis plusieurs mois, traduit en français.
Que penser d’un tel livre, pour quel public le destiner ? Le sujet du texte est sensible et n’est pas fait pour tous les adolescents. Je pense qu’il est bon de savoir de quoi traite le roman avant d’entamer sa lecture : il s’agit bien là du récit d’un amour entre frère et sœur.
Maya et Lochan, privés de figure paternel et dont la mère a le comportement d’une adolescente, sont contraints d’assumer les charges de référents pour leurs autres frères et sœurs. Petit à petit, outre la complicité et l’amour filial, va se développer un amour moins platonique que les conventions et la morale l’exigent.
Un roman qu’il est difficile de classer. Un style d’écriture estampillé young-adult mais un contenu adulte. Un récit parfois simpliste et répétitif, mais marqué à la fois par un questionnement profond sur la notion d’amour et d’interdit. Un roman ambivalent et ambiguë, dont on ne ressort pas sans questions.
Un livre sensible qui n’est pas sans rappeler la funeste légende de Marguerite et Julien de Ravalet, sublimée dans le film Marguerite et Julien de Valérie Donzelli en 2015, avec notamment Anaïs Demoustier. C’est avec beaucoup de sensibilité et de finesse que l’intrigue est traitée, donnant un film d’une poésie et passion rare pour un tel sujet !
A cette lecture, chacun, suivant sa sensibilité, son vécu et ses convictions, aura une vision et un point de vue différent, le sujet est si troublant. Je pense que la littérature est faite pour cela, nous mettre face à des questionnements ambivalents où nous allons être malmenés dans nos convictions. Que l’on aime ou non, que l’on soit d’accord ou non, si une œuvre, quelle qu’elle soit nous choque, nous aimante ou nous passionne, c’est que nous y avons trouvé quelque chose qui nous parle, au plus profond de nous, consciemment mais bien souvent inconsciemment.
Une lecture véritablement atypique qui n’est pas recommandée à tout type de lecteur…
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Je ne suis pas tout à fait pour ce genre de lectures à vrai dire. Au début j’étais curieuse mais je crois que finalement je ne le lirai pas car je trouve que choisir un thème comme celui-ci est malsain dans le sens où on pourrait se dire « oui finalement, pourquoi ne pas aimer mon frère/m soeur ». Ça rend des choses inacceptables presque acceptables ce qui est mauvais, je trouve. Mais ce n’est que mon opinion.
Je comprends tout à fait ton sentiment. Je voulais le lire pour savoir ce que ce sujet me ferai moi qui suis fille unique et afin de voir comment le sujet était traité. Je reste très mitigée sur ce roman… Même après des mois de lecture je ne sais quelles impressions je ressens vraiment.