Titre VF : Nu avec Picasso
Auteur : Enki Bilal
Editions Stock, collection Ma nuit au musée, 2020.
Genre : Art
» La peinture m’a toujours semblé, instinctivement, plus proche de ce que je cherche en écrivant : un espace plutôt qu’un temps, une terre plutôt qu’un air – plutôt qu’un fleuve, un océan. »
Santiago H. Amigorena
Résumé :
» Quelle est cette main inconnue et surpuissante qui attrape Enki Bilal au beau milieu de la nuit et le projette sur un lit de camp ? Quel est le lieu mystérieux et hanté dans lequel il atterrit ? Qui sont ces créatures, minotaure, cheval ou humains déformés, que l’artiste rencontre en essayant de trouver son chemin dans ce labyrinthe sombre et inquiétant ? Que lui veulent-elles ? Et dans quel état sortira-t-il de cette incroyable nuit ?
Dans une déambulation hallucinée, Enki Bilal croise tant les personnages de Picasso, ses muses, ses modèles que le grand maître lui-même et Goya, son idole.
Son errance dans les couloirs du Musée Picasso prend la forme d’une rêverie éveillée qui nous fait toucher du doigt l’œuvre du peintre espagnol lors d’une nuit aussi étonnante qu’envoûtante. »
Chronique :
Ma nuit au musée est une nouvelle collection de chez Stock, qui permet aux artistes de passer une nuit entière dans le musée de leur choix et de relater ce moment. Ils ont carte blanche, peuvent inventer, tordre, modifier la réalité ou bien rester dans la pure évidence. A eux de produire un texte sur cette expérience hors du commun.
Enfermé dans le musée Picasso, Enki Bilal plonge dans un lieu mystérieux, fait des fantômes du maître du cubisme, de la célèbre femme qui pleure, Dora Maar et d’un autre maître de la peinture qui a beaucoup influencé Picasso, Goya. Tous trois vont tour à tour se jouer de lui et avec lui. L’auteur vit cette nuit en dehors de tout espace temporel précis, il ne sait plus ni où, ni comment…
Il retraduit en dessins certaines impressions, certains tableaux ou morceaux de ceux-ci, et c’est sans peine que nous les reconnaissons, deux traits de crayons et tout le génie de Picasso apparaît.
Une plongée fantasmatique dans les méandres de ce musée, des œuvres du peintre et des pensées d’Enki Bilal font de ce court texte, un livre à réserver à ceux dont les références nombreuses ne seront pas nébuleuses, afin d’apprécier toute la saveur particulièrement originale de cet écrit.
Titre VF : Il y a un seul amour
Auteur : Santiago H. Amigorena
Editions Stock, collection Ma nuit au musée, 2020.
Genre : Littérature contemporaine
Résumé :
» Dans la solitude d’une nuit au musée Picasso, loin de l’être aimé, l’auteur tente de trouver les mots pour écrire son amour et conjurer ses peurs.
L’art et la mémoire de mêlent pour explorer l’espace de la création et le territoire des sentiments.
Une rêverie nocturne qui, peu à peu, trouve sa forme la plus simple : celle d’une lettre d’amour. »
Chronique :
Santiago H. Amigorena est un autre artiste qui s’est vu enfermé pour une nuit insolite dans le musée du peintre espagnol. Ce texte est une plongée dans ses réflexions sur l’inspiration, la création artistique, qu’elle soit peinture ou écriture. Une synthèse en mot de ce qui peut traverser un artiste lorsqu’il est sous le coup de cette émotion que l’on nomme inspiration. Ce n’est pas le but le plus important mais le chemin, la façon dont on fait fasse à cette force parfois destructrice à l’image de Picasso. Son art donnait corps à sa vie et ses plus proches amis, les femmes qui l’ont aimé, devaient payer, parfois, un prix injuste et lourd, pour approcher cet homme et partager sa vie.
Il y a un seul amour est également une lettre d’amour à la femme aimée, l’auteur, dans ce musée qui est à quelques pas seulement de chez lui, où est sa compagne, s’interroge sur leur histoire, tente de percer le mystère aussi épineux que celui de la création, celui de l’amour.
Deux textes sur un même lieux et deux textes si différents, c’est la force de cette expérience. Stock nous offre une nouvelle vision de l’écriture, la création-expérience qui est absolument inédite en ces temps dans le milieu de l’édition.
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Je n’ai pas vraiment accroché au second. Par contre, la collection est une pépite ! Kamel Daouda dans le même musée. Léonor de Recondor avec El Gréco à Tolède …Et j’avoue que Nu avec Picasso me tente bien. 😉
J’adore cette idée, c’est dingue et hyper originale ! Le Kamel Daouda me tente et le Léonor de Récondo m’attends dans ma PAL =)
J’aurais plaisir à lire tes avis sur ton blog https://topobiblioteca.wordpress.com/
Merci beaucoup !
J’aime Picasso, nettement moins Bilal… Le dilemme.
Effectivement, après je ne pense pas que ce soit une lecture essentielle même si on aime Picasso, c’est plutôt le récit d’une nuit un peu folle, entre vision et imagination…