Titre VF : La petite dernière
Autrice : Fatima Daas
Editions Noir sur blanc, 2020.
Genre : Littérature contemporaine
Résumé :
» Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom.
« Le monologue de Fatima Daas se construit par fragments, comme si elle updatait Barthes et Mauriac pour Clichy-sous-Bois. Elle creuse un portrait, tel un sculpteur patient et attentif… ou tel un démineur, conscient que chaque mot pourrait tout faire exploser, et qu’on doit les choisir avec un soin infini. Ici l’écriture cherche à inventer l’impossible : comment tout concilier, comment respirer dans la honte, comment danser dans une impasse jusqu’à ouvrir une porte là où se dressait un mur. Ici, l’écriture triomphe en faisant profil bas, sans chercher à faire trop de bruit, dans un élan de tendresse inouïe pour les siens, et c’est par la délicatesse de son style que Fatima Daas ouvre sa brèche. »
Virginie Despentes
Chronique :
Je m’appelle Fatima Daas, scandée comme un mantra à chaque début de chapitre ; donne le ton à l’ouvrage. Un texte fait de phrases courtes, percutantes, premier roman de l’autrice, repérée lors d’atelier d’écriture de Tanguy Viel.
Fatima Daas à commencé a écrire dès son plus jeune âge et nous conte ici l’histoire de Fatima, un double littéraire, l’histoire d’une française d’origine algérienne, musulmane et lesbienne. Une jeune fille qui tente de devenir une femme avec toutes les contradictions que la société, sa famille et sa religion lui imposent.
Un texte d’une beauté et d’une violence reflétant l’existence de nombreuses jeunes femmes d’aujourd’hui. Un livre musical, violent et terriblement dans l’air du temps pour tout ceux qui se sentent en marge…
» Je m’appelle Fatima.
Je porte le nom d’un personnage symbolique en islam.
Je porte un nom qu’il ne faut pas salir, un nom que je doit honorer.
Je m’appelle Fatima.
Je suis une menteuse.
Je suis une pécheresse. »
Titre VO : Things I Don’t Want to Know & The Cost of Living (2013)
Titre VF : Ce que je ne veux pas savoir & Le coût de la vie
Autrice : Deborah Levy
Traduit de l’anglais par Céline Leroy.
Editions Du Sous-sol, 2020.
Genre : Littérature contemporaine
Résumé :
» Deborah Levy revient sur sa vie. Elle fuit à Majorque pour réfléchir et se retrouver, et pense à l’Afrique du Sud, ce pays qu’elle a quitté, à son enfance, à l’apartheid, à son père – militant de l’ANC emprisonné -, aux oiseaux en cage, et à l’Angleterre, son pays d’adoption. À cette adolescente qu’elle fut, griffonnant son exil sur des serviettes en papier.
Telle la marquise Cabrera se délectant du «chocolat magique», elle est devenue écrivaine en lisant Marguerite Duras et Virginia Woolf. En flirtant, sensuelle, avec les mots, qui nous conduisent parfois dans des lieux qu’on ne veut pas revoir. Ce dessin toujours inédit que forme le chemin d’une existence.
Ce que je ne veux pas savoir est une oeuvre littéraire d’une clarté éblouissante et d’un profond secours. Avec esprit et calme, Deborah Levy revient sur ce territoire qu’il faut conquérir pour écrire. Un livre talisman sur la féminité, la dépression, et la littérature comme une opération à coeur ouvert. »
Chronique :
Ce que je ne veux pas savoir et sa suite Le coût de la vie constituent un cycle autobiographique. Deborah Levy, autrice anglaise née en Afrique du sud, conte d’une plume cynique et crue, toutes les espérances, les joies et les peines qui peuvent constituer une vie. Partie se ressourcer dans une petite pension retirée de tout, elle revient sur les lieux qui l’ont façonnée. On ne donne pas assez d’importance aux lieux…
Un projet littéraire loin des sentiers battus, ce diptyque n’est pas une simple autobiographique mais un véritable retour sur soi et en soi. Une façon d’interroger la vie et notre condition d’humain. Avons-nous un but ? La vie est-elle une fin en soi ?
» Ce printemps-là, alors que ma vie était très compliquée, que je me rebellais contre mon sort et que je ne voyais tout bonnement pas vers quoi tendre, ce fut, semble-t-il, sur les escalators de gares que je pleurais le plus souvent. »
Titre VO : Gather Together in my Name (1974)
Titre VF : Rassemblez-vous en mon nom
Autrice : Maya Angelou
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christiane Besse.
Editions Noir sur Blanc, 2020.
Genre : Littérature contemporaine
Résumé :
» Silhouette imposante, port de tête altier, elle fait résonner la voix d’une femme noire, fière et volontaire, qui va devoir survivre dans un monde d’une extrême dureté, dominé par les Blancs. Une voix riche et drôle, passionnée et douce qui, malgré les discriminations, porte l’espoir et la joie, l’accomplissement et la reconnaissance, et défend farouchement son droit à la liberté. Après l’inoubliablement beau Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, Maya Angelou poursuit ici son cycle autobiographique.
Maya Angelou fut poétesse, écrivaine, actrice, militante, enseignante et réalisatrice. Elle a mené de nombreux combats avant de devenir une icône contemporaine qui a inspiré la vie de millions de personnes. Elle a côtoyé Nelson Mandela, Martin Luther King, Malcolm X et James Baldwin. À sa mort, Michelle Obama, Rihanna, Oprah Winfrey, Emma Watson, J. K. Rowling et beaucoup d’autres encore lui ont rendu hommage. »
Chronique :
Considéré comme le deuxième tome de son cycle autobiographique, Rassemblez-vous en mon nom fait directement suite à Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, mais vous pouvez très bien lire celui-ci sans jamais avoir plongé dans la plume de l’autrice.
Maya Angelou nous relate deux ans de sa vie, l’entrée dans la vingtaine pour une femme noire et fille-mère. Un combat de tous les instants pour ne pas perdre sa liberté et ne pas devenir l’esclave des blancs, dans cette Amérique d’après guerre, si puritaine et si raciste.
Publiée pour la première fois en France, après le décès de cette figure du féminisme, de la lutte pour les droits des Noirs Américains, sa voix résonne, crie son émancipation, ses combats pour pouvoir donner le meilleur à son fils, sans jamais devoir sacrifier sa liberté. Elle est un exemple pour beaucoup et ses mots doivent continuer à vivre, surtout en ces temps difficiles.
» La perte d’un premier amour est douloureuse à en frôler l’absurdité. »
Titre VF : Des frelons dans le cœur
Autrice : Suzanne Rault-Balet
Editions L’Iconoclaste, collection L’Iconopop, 2020.
Genre : Littérature contemporaine, Poésie contemporaine
Résumé :
» « Je suis une
distributrice,
rien que ça,
une distributrice
d’amour gratis »
Le corps, le désir, l’amour : quand la liberté rime avec intranquillité. Les mots sans concession d’une jeune femme d’aujourd’hui pour dire nos peurs et notre besoin d’absolu.
Suzanne Rault-Balet est née en 1993. Artiste, comédienne et photographe, elle a fait de l’errance son mode de vie et la source de son inspiration. Elle signe ici son premier livre. »
Chronique :
A coup de photos en noir et blanc, de corps semi nus, de peaux exposées et de rideaux tirés, l’autrice nous conte les joies et les peines d’une âme du 21eme siècle. Une poésie brute et sans phare se dégage de ces mots pour nous exposer l’âme perdue d’un corps plongé au milieu d’un monde à cent à l’heure. Il faut s’arrêter pour penser, il faut mettre des mots sur ses sentiments, apprendre à vivre avec la peur et l’inconnu, aimer pour venir à bout de l’existence.
Si vous avez aimé le style de Rupi Kaur vous apprécierez plonger dans le monde utra-contemporain de Suzanne Rault-Balé.
Cette nouvelle collection des éditions L’Iconoclaste donne carte blanche à ses auteurs pour fournir des textes engagés, reflétant par leurs formes atypiques et leurs expressions crues, une certaine réalité contemporaine.
Je remercie Babelio et son opération Masse Critique pour l’envoi de ce livre.
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Le livre de Maya Angelou me tente beaucoup. C’est un sujet passionnant.
C’était le premier texte que je lisais de l’autrice et c’est une plume atypique, un modèle de vie qui nous fait prendre conscience que rien n’est jamais perdue.