Pensez avant de parler, lisez avant de penser de Fran Lebowitz :
Un livre qui plaira certainement beaucoup aux américains et à fortiori aux New-Yorkais. Effectivement, Fran Lebowitz est une chroniqueuse mondaine des années 80-90 volubile, à l’humour caustique et grinçant qui ravira les lecteurs qui découvriront ses plus belles anecdotes au sein de ce livre. Mais nous, français pouvons nous perdre dans les rues qu’elle traverse et les anecdotes de vie d’une autre époque.
Sa préférée de Sarah Jollien-Fardel :
Quelles sont les conséquences pour une enfant de voir sa mère, sa sœur et de subir soi-même coups et injures de la part du père ? Comment peut-on se construire après ça ?
Un livre d’une violence sourde qui peut laisser froid. En effet, le texte se concentre sur les années après les violences, sur la capacité de la jeune-femme à traverser la vie, à se construire avec une enfance et une famille dysfonctionnelle. Mais le résultat est à la fois rapide et sans saveur, on avance vite sur des étapes cruciales pour rester bloquer des pages sur une anecdote. Une volonté de l’autrice certainement qui m’aura laissée sur le bord du chemin…
Les conversations de Miranda Popkey :
Une succession de chapitres où une femme différente prend la parole afin de raconter son quotidien de femme, de fille, de mère. Un livre qui aurait pu être touchant, brûlant, comique et dur, mais c’est une lassitude qui enlace le lecteur à force de répétitions et de chapitres sans véritable but. Des tranches de vies qui auraient mérité plus, plus de vivant, de puissance. Il y a tant à dire pourtant…
Le mirage #metoo de Sabine Prokhoris :
Je n’ai pas pour habitude de critiquer un livre que j’ai abandonné. Exception pour celui-ci afin d’avertir de sa misogynie crasse et basse ainsi que de son manque totale de recherches, lesquelles sont fondées uniquement sur l’opinion extrémiste de son autrice. C’est la foire aux clichés contre lesquels nous nous battons avec force alors épargnez vous une colère qui vous serrera la gorge dès les premières pages.
Une véritable enquête sur les conséquences du mouvement #metoo serait enrichissant tant il a changé nos modes de pensée, mais à l’appui de solides enquêtes et écrit par une pionnière serait un véritable plus !
La conversation des sexes – Philosophie du consentement de Manon Garcia :
Livre passionnant mais très ancré philo, tout est dans le titre ! Nous assistons à une démonstration, parfois peu digeste, souvent lourde malgré quelques éclaircies afin de vulgariser le tout. A ne pas confondre avec un essai féministe, nous sommes ici avec un titre purement théorique et philosophique.
Les héroïnes du plaisir de Judith Spinoza et Rapahël Turcat :
Vous avez peut être vu passer l’avis passionné et dithyrambique de Gérard Collard, célèbre libraire à la houppette de la Griffe Noire à Saint-Maur, parlant de ce livre qui se lit comme un roman et qui célèbre les femmes qui ont usé de leurs charmes afin de s’élever dans une société qui ne leur reconnaissait rien ?
Oubliez bien vite le terme roman. Il s’agit ici d’une succession de portraits de femmes, concubines, arnaqueuses, jolies et pas idiotes, qui malheureusement ne nous accroche pas par sa plume captivante. C’est lourd, pas romanesque pour deux sous, on passe d’une femme à l’autre au gré des années, sans en retenir une en particulier. Même Mata Harris est expédiée dans ce fatras de phrases qui hésitent entre la fiction narrative et le respect historique. En chemin les auteurs se sont perdus et nous aussi…
Après Trump ? de Guy Millière :
Beaucoup de livres ont été écrit sur la présidence Trump, sur ce personnage pour le moins atypique et sur sa façon toute particulière de »gérer » un pays, des plus ou moins bien écrits, bien construits et complets.
Ici point d’argumentation détaillée, point d’analyse politique ou sociétale, seulement et uniquement une dissertation éloignée de tout fondement un tant soit peu sérieux. Ce livre n’a pas été relu, tant les tournures de phrases et les nombreuses répétitions donnent un texte lourd et digne d’un devoir de 6eme dont le thème est d’écrire sur un personnage admiré. Il est aberrant de lire de telles inepties ! Mais si l’on se renseigne un tant soit peu sur son auteur ( ce que j’aurais du faire avant ! ), un néo-conservateur habitué des propos choquants, il n’est pas étonnant de ne rien trouver dans ces pages qui tienne la route. Ce »livre » serait dangereux si il était écrit avec du recul et une analyse complète, ne reste que du risible tant l’apologie de ce personnage se démonte en quelques phrases.
Je vous recommande de vous tourner plutôt vers les très sérieux Amérique années Trump de Jérôme Cartillier et Gilles Paris, qui décrypte les mouvements sociaux contemporains américains. Alerte : un haut responsable de l’administration Trump parle ou Je twitte donc je suis de Guillaume Debré qui analysent l’image et le personnage.
Aucun d’eux n’est sur ma PAL ! OUF !
Ouf ! ^^