»Blek le Rat – en traversant les murs » de Sybille Prouet King ADZ

Titre VF : Blek le Rat – en traversant les murs
Auteurs : Sybille Prou et King ADZ
Editions Thames & Hudson
Genre : Art

 » Je n’avais d’autre intention que de prendre la parole par l’image.  »

Résumé :
 » La vie et l’œuvre d’une des figures les plus appréciées et influentes du monde vibrant de l’art de la rue de ces vingt dernières années.

Ce livre offre un regard d’un genre unique sur la vie et l’œuvre de l’une des figures les plus appréciées et influentes de la scène vibrante de l’art de la rue : Blek le Rat. Célèbres dans le monde entier, les œuvres de ce pochoiriste parisien ont profondément marqué d’innombrables street artists et n’ont de cesse d’inspirer designers graphiques et publicitaires, notamment dans le domaine de la musique. Des premiers pochoirs représentant des rats bombés sur les murs de Paris aux affiches de la journaliste Florence Aubenas en passant par les portraits de Lady Di ou de Serge Gainsbourg, c’est tout l’art révolutionnaire de Blek le Rat qui est ici montré pour la première fois – soit vingt années de création dans la rue et pour la rue.

L’ouvrage présente plus de 300 œuvres in situ magnifiquement photographiées et propose non seulement la description des techniques utilisées par Blek mais aussi une analyse de la signification de ses créations au pochoir. Acteur omniprésent de la scène de l’art urbain dans des villes aussi cosmopolites que Paris, New York, Barcelone, Buenos Aires, Londres, Taipei, Naples et Berlin, Blek le Rat, à travers ce livre, laisse enfin une trace durable de son travail qui continuera longtemps d’inspirer les amoureux de l’art de la rue.  »

 

Avis :
C’est en 1972, lors d’un voyage à New York que Blek découvrit cette nouvelle façon de s’exprimer : dessiner sur les murs. Et c’est presque dix ans plus tard, après des études de gravure et d’architecture aux Beaux Arts à Paris, que Blek bomba, pour la première fois, le pochoir d’un rat, un peu partout dans la ville, afin de faire comprendre que l’art urbain est un art à part entière, gratuit et s’adressant à tous. Ses premiers dessins représentèrent des rats noirs, ainsi que des visages et autoportraits. Afin de conserver son anonymat mais de pouvoir être reconnu pour son travail, il choisit le pseudonyme de Blek le Rat en référence à Blek le Roc, une BD qu’il lisait enfant. Mais le rat est également le symbole de la ville et est l’un des rares à survivre en cas de cataclysme. Mais, aussi et surtout, RAT est l’anagramme du mot ART d’où l’importance de cet animal dans son travail.

Le livre est habilement construit, chaque page décrit une de ses plus célèbres représentation en la contextualisant au sein de l’ensemble de l’œuvre de Blek et en expliquant son message et sa signification, les différents lieux et modes de création. Au fil du temps, il a appris plusieurs techniques, commençant par de simples pochoirs pour finalement se concentrer suite à une arrestation pour acte de vandalisme sur bien d’autrui, sur des affiches sur lesquelles il avait préalablement bombé son pochoir. Ainsi si la police arrivait, il n’avait plus qu’à enlever l’affiche et s’en aller ni vu ni connu. C’est toute sa création qui en fut changée, mais également le monde du graphisme urbain, car à sa suite ce furent nombres d’artistes qui s’engagèrent dans la voix du pochoir et du tag dans les années 90. Blek devint alors une référence.

 » Chaque fois que je crois avoir peint quelque chose d’original, je découvre que Blek le Rat l’a non seulement déjà fait, mais vingt ans auparavant.  » Banksy

C’est en bombant une même image dans des lieux et surtout des pays différents que celle-ci prend une signification différente. L’image dans les rues et le contexte sociale résonnent alors de concert et de la plus criante des façons. Comme lorsque la journaliste Florence Aubenas fut retenue en otage, en Irak, en 2005, Blek colla des affiches la représentant dans tout Paris, afin de faire bouger les organismes et sensibiliser la population.

Florence Aubenas

Blek revient sur les lieux de ses créations afin de mesurer la réaction de la population. Pour lui, l’art évolue constamment avec le temps, son œuvre n’est pas figée et il aime lorsque quelqu’un poursuit son travail, ajoute ou raye quelque chose afin de dialoguer et donner parfois un autre message à l’œuvre. Selon lui, le propre de l’art urbain est d’évoluer avec les mutations de la population et des époques. J’aime cette façon de penser. L’art devient ainsi accessible à plus de gens, risque de les toucher d’une autre façon sans qu’ils s’imaginent eux-même  »faire de l’art ».

J’aime l’art urbain, les tags et autres graffitis qui peuvent fleurirent sur les murs depuis quelques décennies. J’aime ce mode d’expression qui dialogue intimement avec l’architecture, la société et sont des traces de notre passage. Si les artistes comme Blek peuvent donner un autre sens au monde urbain, parfois violent et détaché du corps social, je ne peux qu’approuver ces initiatives. Mais n’oubliez pas, faites de l’art, mais ne gâchez pas tout avec des injures, ceci ne rend pas service à une communauté et ne fait pas avancer le monde dans la bonne direction.

En bref, un livre retraçant les œuvres les plus célèbres de Blek le Rat mais également un approfondissement sur ses techniques et sa vision de l’art urbain.

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