Titre VF : Je couche toute nue – Camille / Auguste
Auteur : Textes réunis par Isabelle Mons et Didier Le Fur
Edition Slatkine & Cie, 2017.
Genre : Roman épistolaire, correspondance
» L’art est une magnifique leçon de sincérité. » Auguste Rodin
Résumé :
» Je couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là mais quand je me réveille, ce n’est plus la même chose.
Je vous embrasse.
Camille
Surtout ne me trompez plus. »
» L’histoire est connue pour avoir été cent fois racontée, filmée. La voici, telle que, brutale, naturelle et poétique. Les sources seules, sans commentaires ni notes. Correspondance inédite, journaux intimes, carnets… Une passion sans détours, racontée comme un roman par ses archives. Une biographie vraie où une spécialiste de la littérature féminine, Isabelle Mons, et un historien, Didier Le Fur, s’effacent pour laisser place à la musique des sources.
Camille Claudel et Auguste Rodin se rencontrent en 1884. Vingt-trois ans les séparent. Elle est encore mineure et devient l’élève du maître. Ils vont s’aimer neuf ans, se séparer (1893-1895), se retrouver (1895-1899), se perdre enfin (1900).
Rodin meurt en pleine gloire en 1917.
Camille Claudel est internée en 1913 dans un asile où elle mourra seule en 1943. »
Avis :
Camille Claudel.
Auguste Rodin.
L’élève et le maître.
La passion. Fulgurante.
Une histoire mainte fois contée, qu’elle en est devenue un mythe, une vérité.
Le travail d’Isabelle Mons et Didier Le Fur est impressionnant, car nous avons accès à une importante part de la correspondance de ces deux artistes. Les tours et détours de Rodin pour faire connaître son élève, les transactions de ventes, les nouvelles d’amis et les quelques mots de nos deux amants. Petite précision, qui n’est pas stipulée dans le résumé, ce ne sont pas uniquement les lettres de Rodin et Camille qui sont présentes ici, elles ne sont d’ailleurs qu’une part infime de ce livre. Nous suivons bien plus, au jour le jour, les avancées de chacun dans leur vie professionnelle, les rumeurs sur leurs vies et les comptes-rendues d’expositions auxquels ils participent. Mais insidieusement, par petites touches, au détour d’une phrase d’une connaissance, d’un aparté sur l’un ou l’autre, nous touchons du doigts la puissante passion qui les animait l’un pour l’autre.
Un livre particulièrement charnel lorsque les sculptures des deux artistes sont évoquées. Les mots utilisés par les journalistes ont ce rapport au corps à la fois féroce et d’une tendresse peu commune. Les œuvres ne peuvent laisser indifférent. Nous lisons des critiques acerbes où le verbe des journalistes est cruel ou alors d’une sensualité extrême.
Puis vint l’heure de la souffrance et de la peur. Les lettres de Camille pendant son internement sont d’une violence et d’une pureté rare, elle jette les mots comme des armes dont elle se servirait la première pour ne pas avoir à encaisser les coups par la suite. La maladie la transforme, pour la tuer petit à petit.
Nous ne pouvons rester immobile devant tant d’émotions déversées, cachées ou exposées…
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Ce livre me fait envie depuis quelques temps, et je dois dire que ton avis me donne envie d’aller l’acheter!!
J’adore Camille Claudel. Je le note donc…
Alors il devrai te plaire =)